Une « Charte pour une représentation mixte des jouets » devait être signée le 24 septembre. Le gouvernement veut ainsi lutter contre la menace sexiste que représenteraient les jouets pour enfants. Prière de ne pas rire.
Le gouvernement combat le « sexisme » des jouets
Si vous pensiez que Noël, fête traditionnelle et familiale par excellence, pouvait être l’un des derniers moments de l’année où l’État ne viendrait pas légiférer dans votre vie, et bien ce n’est désormais plus le cas !
Tandis que le 25 décembre sera célébré dans trois mois, la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances Agnès Pannier-Runacher et le secrétaire d’État auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé Adrien Taquet devaient rencontrer mardi 24 septembre les industriels, les distributeurs de jouets et des associations. L’objectif du jour ? Signer une « Charte pour une représentation mixte des jouets ». Un projet fantasque avec une ambition affichée : faire reculer les stéréotypes de genre dans l’univers des jouets.
À toutes ces générations de petits garçons ayant joué les intrépides sur des vélos bleus et à ces petites filles voulant faire « comme maman » avec leur dînette rose, sachez que vous avez été victimes, bien malgré vous, de stéréotypes de genre. C’est en tout cas la pétition de principe du gouvernement.
? Dans le cadre du Conseil de la mixité et de l’égalité professionnelle dans l’industrie, @AgnesRunacher présidera la réunion de signature de la « Charte d’engagements pour une représentation mixte des #jouets », mardi 24 septembre à 9h30 à #Bercy ? https://t.co/BeCllejioZ pic.twitter.com/9J0M4PGzNB
— Ministère de l’Économie et des Finances (@Economie_Gouv) September 20, 2019
Choix professionnels : la faute des jouets ?
Dans sa croisade contre la prétendue menace sexiste que représenteraient les jouets pour enfants, le gouvernement compte notamment lutter contre la segmentation des jouets par genre, « en particulier ceux à connotation scientifique ». Lesquels, généralement séparés dans les magasins comme sur les sites de ventes en ligne, ont aussi des codes couleurs spécifiques la plupart du temps. Une dualité rose/bleu qui n’est donc pas pour plaire à Agnès Pannier-Runacher.
Par ailleurs, certains courants féministes affirment que la part modeste de femmes (environ 30 %) dans l’industrie et les filières d’ingénieurs serait due au conditionnement social et culturel de ces dernières. Balayant sans surprise d’un revers de main la piste des déterminismes biologiques des hommes et des femmes pour expliquer ces différences dans les choix professionnels.
« Pour faire comme les grands »
Même les notices d’utilisation des jouets pourraient être retoquées dans certaines de leurs formulations. Ainsi, un « pour faire comme maman » accompagnant un jouet destiné aux filles deviendra « pour faire comme les grands ». De même, les visuels sont amenés à devenir neutres ou mixtes et les vendeurs devront tenir compte de l’âge de l’enfant avant de se soucier de son sexe. Des dispositions délirantes ayant pour finalité que « chaque enfant développe ses aptitudes, éveille sa curiosité et gagne confiance en lui » selon le ministère. Qui ne pouvait s’empêcher de venir dicter ses lubies jusque sous vos arbres de Noël !
Arthur Keraudren
Crédit photos : Pixabay (Pixabay License/pixel2013)
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