Quelque 600 000 vacanciers dans le monde devront être rapatriés et les 22 000 salariés du groupe Thomas Cook – dont plusieurs centaines en France – risquent de perdre leur emploi après la faillite annoncé du spécialiste des voyages organisés. Telles sont les conséquences d’un nouvel épisode du jeu de massacre auquel se livrent des puissances économiques privées du monde entier, Chine en tête.
La faillite a été annoncée, par le conseil d’administration et les autorités au terme d’un week-end d’ultimes tractations entre ses dirigeants, ses banques créancières, l’actionnaire chinois Fosun et le gouvernement britannique. L’actionnaire chinois Fosun, qui possède déjà le Club Med, devait en effet devenir majoritaire, mais il manquait 200 millions d’euros en provenance d’un autre actionnaire, minoritaire, pour que l’accord se finalise. Ces 200 millions, que la direction de Thomas Cook pensait visiblement acquis, ne sont jamais arrivés, et c’est le crash.
Conséquences ? Un bordel phénoménal dans le monde entier. Les clients qui sont à l’étranger doivent consulter le site Internet Thomas Cook et ne se rendre à l’aéroport que lorsqu’ils ont un vol alternatif confirmé. Du côté des Français, 10 000 voyageurs seraient concernés et la filiale française a mis en place un numéro d’urgence (01 41 05 40 81), quasiment impossible à joindre pour le moment.
Thomas Cook France annonce en effet ne pas être insolvable, et, selon nos sources, une réunion serait actuellement en cours en France pour voir ce qui peut encore être sauvé. En attendant, les franchisés ne sont pas plus inquiets que cela, puisqu’ils ne dépendent pas directement de Thomas Cook, mais ce n’est pas le cas des 180 agences « intégrées », menacées tout simplement de fermeture et de chômage technique.
Les agences de voyage, globalement, sont toutefois dans l’expectative. « On se dit que tout peut arriver désormais » nous confie un opérateur breton qui y voit là « les conséquences de la mondialisation sauvage, et incontrôlée ». Il est vrai que les Etats, une fois de plus, sont totalement impuissants, que ce soit pour empêcher une déroute économique, comme pour aider les centaines de milliers de personnes coincées à l’étranger.
Le gouvernement britannique a en effet refusé, dimanche, de voler au secours de ce fleuron de l’industrie touristique, qui emploie 22 000 salariés (dont 9 000 au Royaume-Uni). Aujourd’hui donc, les Chinois on à la fois pillé – avec l’assentiment des compagnies qui se sont vendues – le savoir faire européen en matière de tourisme (avec notamment l’implantation du Club Med en Chine), tout en détruisant en plus l’emploi chez nous.
Mondialisation…piège à c….
YV
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