518 personnes sont inscrites à Breizh Lab ; ce qui semble satisfaire Jean-Yves Le Drian. L’un des groupes de travail planche sur la décentralisation. Autant dire qu’il est impossible d’oublier la réunification.
Il faut croire que le métier de ministre de l’Europe et des Affaires étrangères ne suffit pas au bonheur de Jean-Yves Le Drian puisqu’il vient d’annoncer le prochain lancement d’une formation sociale-démocrate destinée à structurer l’aile gauche de la majorité présidentielle. À l’entendre, il s’agira d’un « lieu de réflexion » destiné à accueillir ceux qui « se retrouvent globalement dans l’action du président de la république ». D’après Le Drian, le démarrage est prévu « dans les jours qui viennent » (Grand rendez-vous C News – Europe 1 – Les Échos, dimanche 8 septembre 2019). Objectif de cette nouvelle boutique : rassembler les élus locaux et les électeurs macronistes issus de la gauche.
En même temps, Jean-Yves Le Drian continue à faire fonctionner son machin dénommé « Les Progressistes bretons – Breizh Lab ». À Lorient, lors de la dernière réunion (dimanche 15 septembre), le ministre a rappelé que l’objectif de Breizh Lab est de rassembler des élus au-delà des étiquettes politiques, des chefs d’entreprise, des militants associatifs et des habitants de la Bretagne intéressés par des réflexions et des propositions sur l’avenir de leur région.
Quid de la réunification ?
On raconte que le groupe de travail sur la décentralisation pourrait proposer une Assemblée de Bretagne qui remplacerait les conseils départementaux et le conseil régional (Ouest-France, Bretagne, lundi 16 septembre 2019). Quid de la réunification ? Rappelons que l’obstacle majeur s’appelle capitale régionale. Jamais les élites nantaises n’accepteront que leur métropole soit réduite à l’état de ville ordinaire, alors que les autorités régionales seraient regroupées à Rennes. Elles feront donc tout pour empêcher l’organisation d’un référendum portant sur le retour de la Loire-Atlantique en Bretagne.
Bien sûr, il existe une solution simple : Nantes devient la capitale de la Bretagne réunifiée. Sur le plan de l’image et de la notoriété, la cité des ducs serait gagnante. Mais on imagine les hurlements à Rennes. Question : combien d’emplois (employés, cadres et cadres sup.) génère directement et indirectement le statut de capitale régionale ? Breizh Lab gagnerait à étudier la question : un partage des services et des institutions entre Nantes et Rennes. Quant aux sessions du conseil régional, elles pourraient se dérouler en alternance dans les deux villes. Comme au Parlement européen (Strasbourg et Bruxelles). Avec un système bicéphale, on devrait pouvoir contenter tout le monde.
B. Morvan
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