Le 14 septembre dernier, lors de la manifestation qui s’est tenue à Nantes, l’armoire téléphonique située près du Bouffay a été vandalisée et incendiée vers 15h30, ce qui a provoqué la coupure d’internet et du téléphone pour 557 abonnés du quartier, dont de nombreux commerçants. Si la situation est finalement revenue à la normale au milieu de la semaine, la piste d’une négligence de France Telecom se précise : l’armoire était en effet ouverte à tous les vents depuis longtemps.
Une belle pagaille dans le quartier
L’incendie de l’armoire téléphonique a provoqué une réelle pagaille et un préjudice net pour les commerces : pannes de caisses enregistreuses et des terminaux de paiement bancaires, distributeurs bancaires HS, plus d’internet ni de téléphone donc chute des réservations. Certains restaurants affichent une chute nette du chiffre d’affaires, faute de pouvoir être joignables. « Y en a qui soutenaient les manifestants dans le quartier, maintenant qu’ils ont fait un tiers de chiffre d’affaires en moins dans le week-end, ils vont être plus mesurés », relève, narquois, un des commerçants impactés par « ces connards (sic) ».
Suis passé devant l’armoire Orange qui a été brûlée par les abrutis. 5 personnes Orange en train de brasser comme des fous.
Il y a un plan chez Orange pour s’occuper sérieusement de sécuriser la fermeture de ces armoires ?#Nantes— Jean-Yves Stervinou (@jy) 18 septembre 2019
Pourtant, Orange aurait pu se préparer. « Il était couru d’avance que les gauchistes d’ici essaient de faire comme leurs camarades à Lorient », relève un policier nantais. Le 4, une armoire téléphonique avait en effet été incendiée place Anatole le Braz, en centre-ville, provoquant la même pagaille dans les commerces. Suite à un article de la presse locale, l’ultra gauche s’était empressée de revendiquer l’incendie. Et a recommencé évidemment pour celui du Bouffay.
@orange @OrangePaysLoire
Il y a peut être besoin d’une intervention sur le répartiteur téléphonique du quartier #Bouffay à #Nantes avant que des dégradations n’arrivent … pic.twitter.com/N0Rpv3q7v8— Bernaerts Nicolas (@bernaertsn) 15 août 2019
Par ailleurs, cette armoire téléphonique (NRA) du Bouffay était ouverte à tous les vents depuis le 15 août au moins, et un internaute l’avait signalé sur les réseaux sociaux. Ce n’est d’ailleurs pas la seule de la ville a être régulièrement ouverte à tous vents : théoriquement fermées par un code et une clé, ces armoires sont dans un triste état.
Les armoires de répartition (NRA) disséminées un peu partout sont d’ailleurs un point faible du réseau et soumises à des vandalismes réguliers, par exemple à Foix (Peysales, 1000 abonnés) en mars 2019, Sannois en février 2019, dans le Nivernais où une bande d’individus cagoulés se déplaçant dans une voiture aux plaques d’immatriculation masquées a incendié plusieurs armoires dans la nuit du 30 au 31 décembre 2018, dans le quartier du Bel-Air à Saint-Germain en Laye en décembre 2018 etc.
Les antennes-relais victimes de sabotages en série ?
Autre point faible du réseau, les antennes-relais victimes de sabotages en série, ce qui prive à chaque fois des milliers d’abonnés d’internet, téléphone et TNT. Ont ainsi brûlé les pylônes de Saint-Saturnin et d’Angoulême – ma Campagne en avril et juillet 2019, Bourg-Saint-Andéol en Ardèche en août 2019 (50.000 foyers privés de TNT en Ardèche et Drome), Piégros la Clastre et Saint-Laurent sous Coiron en 2017 – les deux incendies avaient été revendiqués par un groupe anarchiste, Seppois le Bas en juillet 2019, quatre pylônes dans la région de Besançon, dans le Cher, le Jura et l’Alsace en janvier 2019 – incendies revendiqués par l’extrême-gauche, Alès (30) en mai 2019, Saint-Pern le 14 juillet 2019 etc.
Nombre de ces incendies – dont ceux de Saint-Pern, Alès, Seppois le Bas ou encore Saint-Saturnin ont été revendiqués par des groupes se revendiquant d’extrême-gauche sur les réseaux sociaux ou les sites de leur mouvance. Leur volonté, « abattre le capitalisme et le monde interconnecté » en s’attaquant aux endroits les plus fragiles : les nombreux points d’interconnexion et les antennes, souvent mal sécurisés et difficiles à surveiller dans leur ensemble.
Louis Moulin
Crédit photos : Breizh-info.com
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