En septembre, il y a d’un côté les petits cercles médiatiques parisiens qui attendent la sortie du dernier BHL ou le livre d’un ministre qui se vendra à 100 exemplaires, et de l’autre, les dizaines de milliers qui attendent ou qui ont déjà pré-commandé le prochain livre de Laurent Obertone, Guérilla 2, le temps des barbares, la suite de Guérilla donc, livre édité par les excellentes et insolentes éditions Ring et qui s’était vendu, en trois mois, à 50 000 exemplaires.
Après La France interdite publié en 2018, Laurent Obertone reviendra donc déjà dans les librairies en cette rentrée littéraire 2019. L’auteur et journaliste proposera la suite de son roman d’anticipation Guérilla. Retour, ou plutôt anticipation dans une France en pleine guerre civile, car ce que vous allez lire est une suite. Il vous faudra donc lire le tome 1 si vous voulez bien cerner le 2 (logique, non ?), on ne va donc pas spoiler. Mais autant vous le dire tout de suite, il y a de fortes chances pour que vous ne puissiez pas vous empêcher de lire le livre d’une traite, comme souvent avec les romans de Laurent Obertone. Ce Guérilla 2 est encore meilleur que le premier tome. Il n’arrive pas loin du monumental Utoya, chef-d’œuvre littéraire, en terme d’écriture et de narration.
Il est violent. Certains y verront une anticipation de ce que pourrait être notre avenir si nous laissons la situation du pays et du continent se dégrader comme c’est le cas actuellement. Et cet avenir là, entre Mad Max, la Planète des Singes, la Route et Los Angeles 2013, il n’est pas, mais alors pas du tout ragoûtant. En ouvrant Guérilla, le temps des barbares, vous partez pour quelques heures à travers une France ravagée par la guerre civile, par la destruction, le chaos, le meurtre, le viol, le désordre total. Comme à son habitude, l’auteur parvient à mettre une véritable gifle littéraire, prenante, angoissante, inquiétante.
Et pour vous mettre encore plus l’eau à la bouche, on a interviewé Laurent Obertone, qui sera par ailleurs en conférence à Nantes et à St Nazaire les 25 et 26 Octobre prochain (pour vous inscrire, [email protected]). Pour commander le livre, cliquez ci-dessous – sortie prévue le 26 septembre :
Breizh-info.com : Laurent Obertone, nous vous avions quitté il y a an avec la France Interdite l’an passé, et auparavant avec Guerilla, tome 1. Qu’est-ce qui vaut à vos lecteurs cette suite ?
Laurent Obertone : C’est un peu de leur faute, en vérité ! Voilà trois ans qu’ils me réclament cette suite avec insistance. Que se passe-t-il après l’embrasement ? Que deviennent les personnages ? J’ai fini par me poser les mêmes questions, et l’envie d’y répondre a pris le dessus.
Breizh-info.com : Comment avez vous construit cette nouvelle histoire ?
Laurent Obertone : En reprenant mes personnages exactement là où je les avais laissés, et en construisant un roman réaliste, documenté, appuyé sur l’étude des guerres civiles, et de scénarios glanés auprès de sources bien informées, au renseignement ou à l’armée. La trame de fond est différente, puisque l’effondrement a cette fois eu lieu, et les personnages sont totalement livrés à eux-mêmes, sans État, sans confort, sans électricité, sans policiers…
Breizh-info.com : Vos détracteurs vous jugent pessimiste, prophète de l’Apocalypse, mytho même pour certain. Que leur répondez vous ?
Laurent Obertone : Que je suis simplement dystopique. Je pense que toutes les idéologies reposent sur le mensonge et conduisent à de graves désillusions. Le progressisme est en une, puissante et répandue, aux adeptes innombrables autant qu’enragés, et je pense que leur désillusion sera extrêmement brutale.
Breizh-info.com : Quel regard portez vous sur l’évolution de la société française depuis que vous écrivez, et sur cette accélération de l’histoire, qui apparait comme étant sans précédent ?
Laurent Obertone : Nous vivons en effet une contraction progressiste : Big Brother sent bien que le réel lui résiste, il met donc les bouchées doubles. L’avenir qu’il nous promet radieux doit arriver plus vite, devenir en quelque sorte irréversible. Vivre ensemble ou périr… Tous les moyens sont bons, puisque la fin l’est forcément. C’est la grande force des idéologies : ses adeptes ne la remettent jamais en cause, et la plupart du temps n’ont même pas conscience de son existence.
Breizh-info.com : Comment expliquez vous, malgré le succès littéraire que vous rencontrez à chacun de vos livres, ce boycott de la presse mainstream dont vous faites l’objet ? Finalement, ce boycott ne vous sert-il pas plus qu’il ne vous dessert ?
Laurent Obertone : Je pense que cela participe de la contraction progressiste dont nous venons de parler. Les porteurs de mauvaises nouvelles, sceptiques et autres non-alignés n’ont pas leur place dans les grands médias. Big Brother estime qu’ils ne sont pas légitimes pour y accéder, donc s’adresser au grand public. Si tel ou tel média décide de jouer la pluralité, on le lui reprochera.
En ce qui me concerne, c’est très bien comme ça. C’est un théâtre que je n’aime pas, et j’ai la satisfaction de savoir que mes lecteurs ne vont pas à mes livres comme à n’importe quel paquet de lessive ou régime à la mode, du fait d’une propagande martelée. Cela montre aussi que l’on peut encore résister à Big Brother, et incarner une pensée alternative. Certes confidentielle par rapport à la puissance de feu des grands médias, mais elle fait peu à peu son chemin, dans l’ombre de la pensée officielle.
Breizh-info.com : Comment parvenez vous à vous renouveler, chaque année, et à écrire, en restant « au top » en terme d’audience et de qualité de contenu ? Quelles sont vos perspectives à venir ?
Laurent Obertone : Je ne saurais le dire. Je travaille beaucoup, j’ai la perpétuelle volonté de faire mieux, mais aussi de ne pas m’enfermer dans une recette éprouvée. Mes lecteurs me suivent, tant mieux ! Pour l’avenir, j’ai plusieurs projets d’écriture, qui s’affineront en fonction de l’accueil de cette suite de Guerilla.
Propos recueillis par YV
Crédit photos : DR
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