Le brouillard des commentaires médiatiques doit être dissipé par une analyse claire du résultat du premier tour des élections présidentielles tunisiennes.
Comme lors du précédent scrutin en 2014, le pays est coupé en deux régions géographiques et politiques, le nord favorisé et le centre-sud déshérité. Contrairement à ce que nous pouvons lire trop souvent, non seulement il n’y a pas de vainqueur clair, aucun candidat n’ayant atteint 20% des voix, mais, comme je l’explique dans cette analyse, les islamistes ne sont pas perdants.
Pour le second tour les jeux sont ouverts. Le juriste Kais Saïed qui a une image d’intégrité et dont la formule « La classe politique ne peut pas faire l’Histoire avec ses petites histoires », a fait une partie de son succès, bénéficiera des suffrages des antisystèmes, des déclassés et des islamistes. Quant à Nabil Karoui, s’il sort de prison, il recueillera les voix de tous ceux qui ont à craindre d’un Kais Saïed hors système et donc hors contrôle.
Six grands enseignements peuvent être tirés du premier tour des élections présidentielles tunisiennes :
1) Le taux de participation est très faible : 45% contre 64% en 2014.
2) L’essaimage des votes est frappant entre les dix-sept candidats
3) Le total des voix obtenues par les trois principaux candidats n’atteint pas 50%.
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