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Un legs de tableaux de Sérusier, Moret et Labitte au musée des Beaux-Arts de Brest

Décédée le 27 septembre 2018, Monique Le Bras-Lombard, née à Landivisiau en 1932, a été l’une des premières femmes avocates au barreau de Brest à la fin des années 1950. Elle est l’épouse de Georges Lombard (1925-2010), ancien maire de Brest de 1959 à 1973, premier Président de la communauté urbaine, également conseiller général, conseiller régional, député et sénateur. Envisageant sa succession dès 2016, Monique Le Bras-Lombard, passionnée des salles de vente, avait décidé, en toute discrétion, de léguer ses œuvres au musée des Beaux-Arts.

Monique Le Bras-Lombard a donné à la métropole de Brest pas moins de sept tableaux essentiellement liés à l’École de Pont-Aven et aux Nabis. Ce legs a reçu l’avis favorable de la commission scientifique régionale d’acquisition des Musées de France en mai 2019.

Ce legs, comprenant sept tableaux essentiellement liés à l’École de Pont-Aven et aux Nabis, est actuellement exposé dans la rotonde du premier étage du musée. Une visite dédiée est proposée pour les jeudi 31 octobre à 16h30 et vendredi 3 janvier à 15h. Durée : 1h. Sans réservation. Plein tarif : 6 €. Amis du musée et abonnés : 4 €. Gratuité sous conditions.

Présentations des œuvres léguées

Paul SÉRUSIER
Paris, 1864 – Morlaix, 1927
Les Fées aux balles d’or
1912
Huile sur toile et huile sur papier marouflé sur toile
Legs Monique Lombard, 2019
Collection musée des Beaux-Arts de Brest

Après avoir étudié à l’Académie Jullian, Paul Sérusier séjourne à Pont-Aven en 1888, où il rencontre Émile Bernard et Paul Gauguin. C’est sous la dictée de ce dernier qu’il peint Au Bois d’Amour, ou Le Talisman, qui deviendra l’emblème du groupe des Nabis. Fondé dès son retour à Paris, le groupe le surnommera « Le Nabi à la barbe rutilante ». Sérusier partage dès lors son temps entre Paris et la Bretagne. À partir de 1891, il délaisse Pont-Aven et Le Pouldu pour la Bretagne intérieure. Il s’arrête à Huelgoat, avant de s’installer définitivement à Châteauneuf-du-Faou.

Ces quatre œuvres appartiennent à un ensemble de six panneaux décoratifs, dont deux sont conservés dans une collection particulière. Réalisée en 1912, cette composition incarne un jeu floral dans l’esprit médiéval cher à Paul Sérusier. Des « fées » jouent à s’envoyer une balle par-dessus un champ de pavots, fleur à connotation médicinale et fantasmagorique.

 

Paul SÉRUSIER

Paris, 1864 – Morlaix, 1927
Deux Bretonnes au collier d’or
Vers 1917-1920
Huile sur toile
Legs Monique Lombard, 2019
Collection musée des Beaux-Arts de Brest

Après avoir étudié à l’Académie Jullian, Paul Sérusier séjourne à Pont-Aven en 1888, où il rencontre Émile Bernard et Paul Gauguin. C’est sous la dictée de ce dernier qu’il peint Au Bois d’Amour, ou Le Talisman, qui deviendra l’emblème du groupe des Nabis. Fondé dès son retour à Paris, le groupe le surnommera « Le Nabi à la barbe rutilante ». Sérusier partage dès lors son temps entre Paris et la Bretagne. À partir de 1891, il délaisse Pont-Aven et Le Pouldu pour la Bretagne intérieure. Il s’arrête à Huelgoat, avant de s’installer définitivement à Châteauneuf-du-Faou.

Cette œuvre appartient à la période tardive du peintre. Paul Sérusier exprime le caractère unique de la Bretagne à travers les mystères de cette contrée aux origines celtiques. L’influence de la tapisserie médiévale est perceptible dans le choix des costumes et de la palette chromatique.

Henry MORET

Cherbourg, 1856 – Paris, 1913
Paysage de Doëlan à la voile blanche
1898
Huile sur toile
Legs Monique Lombard, 2019
Collection musée des Beaux-Arts de Brest

Henry Moret entre à l’École nationale des beaux-arts en 1876, puis intègre l’atelier de Jean-Paul Laurens à l’académie Julian. Il rencontre Paul Gauguin et Émile Bernard à Pont-Aven en 1888, et rejoint le groupe au Pouldu en 1889. Il développe un style personnel, entre impressionnisme et synthétisme, puis effectue un retour vers l’impressionnisme à partir de 1900, sous l’influence de Durand-Ruel qui lui achète de nombreuses toiles. Son œuvre est quasi-entièrement consacrée à la Bretagne, qu’il parcourt à la découverte des paysages des côtes finistériennes et morbihannaises, étudiant les variations lumineuses et climatiques.

Cette œuvre démontre le goût prononcé d’Henry Moret pour les paysages des côtes rocheuses du Finistère. Le regard est attiré par le petit voilier à grande voile blanche remontant la ria étroite et profonde vers le port de Doëlan. Le paysage est traité par petites touches de couleurs vives, incarnant la rupture du peintre avec le synthétisme.

Eugène LABITTE

Clermont (Oise), 1858 – Concarneau, 1937
Les communiantes dans le pays fouesnantais
Huile sur toile
Legs Monique Lombard, 2019
Collection musée des Beaux-Arts de Brest

Élève de Fernand Cormon, Eugène Labitte expose au Salon de Paris. En 1887, il se rend à Pont-Aven pour prendre, un an plus tard, le chemin de Concarneau et y rester. Il contribue à la création, en 1923, de l’Union artistique de Concarneau. Participant à son salon annuel, il s’inscrit dans la production artistique locale. Concarneau réunit autour d’un noyau initial d’artistes autochtones tels qu’Alfred Guillou (1844-1926) et Théophile Deyrolle (1844-1926), d’autres artistes qui les rejoignent. Eugène Labitte, souhaitant se démarquer ou insensible au spectacle des activités maritimes, fait le choix de sources d’inspiration différentes. Son inspiration s’exprime notamment à travers les paysages champêtres.

La piété observée en Bretagne reste un sujet de prédilection pour le peintre. Il représente ici une scène de chants liturgiques : une religieuse dirige six communiantes accompagnées de femmes en costumes traditionnels du pays de Fouesnant. On reconnaît en arrière-plan l’église de Notre Dame d’Izel-Vor à La Forêt-Fouesnant.

Crédit photos : DR
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