Depuis le printemps, le gouvernement est repassé à l’attaque sur les radars. Profitant du fait que les Gilets jaunes en ont démonté ou mis hors d’état de nuire plus des trois quarts de l’existant, d’autres, des Mesta Fusion capables de suivre 32 véhicules à la fois sur 8 voies, sont installés. Près de 400 de ces « radars tourelles », à ne pas confondre avec les radars-colonnes discriminants, devraient être installés d’ici la fin de l’année, et 1 200 d’ici 2020. Nous les avons cartographiés.
Souvent implantés sur des départementales à fort trafic, des nationales ou des contournements d’agglomération, ils sont placés sur des lignes droites, dans des bois, en descente ou sur un passage à niveau – autrement dit aux emplacements les plus « fructueux » en flashs. Ce qui explique aussi que ces radars, clairement identifiés comme des machines à cash, soient aussi rapidement dégradés : au moins 15 % des radars installés sont déjà hors service, et celui de Bergerac-sud (RN21) n’a pas tenu une semaine avant d’être incendié.
Ces radars sont conçus pour mesurer les excès de vitesse sur toutes les voies, les franchissements de feux rouges, mais à l’avenir aussi les distances de sécurité, d’une ligne continue ou d’un passage à niveau fermé… Il peut être migré d’un emplacement l’autre, certaines cabines servant de leurre, et son flash est infrarouge, donc invisible sur le moment pour l’automobiliste pris en faute.
Pour l’heure, c’est le département de l’Aude qui semble le plus résistant, avec déjà 8 radars hors-service sur 14 implantés : si certaines préfectures ont mis le paquet sur leur implantation (Haute-Loire, Aude, Saône-et-Loire, Tarn-et-Garonne…), elles ont été beaucoup moins rapides à informer sur leurs emplacements. En vain, car nombre de ces radars ont parfois été dégradés avant même d’être officiellement mis en service, comme à Albens et Betton en Savoie au mois d’août.
Pionnière en matière de dégradation des nouveaux radars – le premier à tomber au champ des braves fut celui d’Avessac (44), scié au lapidaire en août, la Bretagne y est décidément réfractaire : le radar de Domalain (RD178) en Ille-et-Vilaine a été incendié en août, remplacé puis encore brûlé en septembre.
Perchés sur des colonnes de trois à quatre mètres de haut, les radars s’attirent aussi des coups de fusils : notamment près de Servian et à Mèze dans l’Hérault, ainsi qu’à Vazeilles-Limandre et au col de Fix en Haute-Loire. Plusieurs ont été sciés au pied au lapidaire (Avessac, Montech incendié ensuite, peut-être Brandon sur la RCEA retrouvé à terre), un au chalumeau (Preixan dans l’Aude), un à l’explosif (Vouziers-en-Ardennes). Les autres ont purement et simplement été incendiés.
Enfin, sept ont été vandalisés, principalement à la peinture, en Vendée (Mouchamps sur la RD137), Touraine (Saint-Avertin et Monnaie), Eure (Conches-en-Ouche), Landes (deux fois pour celui de Mimizan), Pyrénées-Atlantiques (Bordes), Auvergne (Aubiat) et Savoie (Albens et Betton-Bettonnet), ces deux derniers pendant leur installation.
Néanmoins les installations de radars continuent, près de 300 devraient encore apparaître sur les routes d’ici Noël.
Louis Moulin
Crédit photo : DR
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