La Manche suit-elle le même chemin que la mer Méditerranée ? 86 migrants ont été interceptés entre la France et l’Angleterre le 10 septembre à bord d’embarcations. Christophe Castaner a demandé une aide financière aux Britanniques.
Migrants : l’appel de Londres ?
Moins médiatiques que celles ayant lieu en mer Méditerranée, les traversées de migrants se poursuivent malgré tout, plus discrètement, entre la France et le Royaume-Uni. Nous évoquions à la fin de l’année 2018 le durcissement des mesures mises en place par Londres pour stopper ces arrivées avec une éventuelle intervention de la Royal Navy.
Plusieurs mois après ces déclarations d’intentions, la situation n’a, semble-t-il, pas évolué puisque, pour la seule journée du 10 septembre, ce sont 86 migrants qui ont été appréhendés par les autorités britanniques tandis qu’ils se trouvaient à bord de bateaux de taille modeste. Un chiffre très élevé au regard des dernières semaines.
Ces arrestations ont eu lieu au large du comté du Kent, situé en face de Calais, là où la Manche est la plus étroite. Le lendemain (11 septembre), une nouvelle opération a été menée par les gardes-côtes britanniques, mobilisant plusieurs navires, afin de mettre la main sur deux bateaux transportant au total près de 20 migrants.
Iran, Irak, Afghanistan, Pakistan…
Quant à l’origine des migrants présents à bord des diverses embarcations, ceux-ci provenaient notamment d’Iran, d’Irak, d’Afghanistan, du Pakistan, d’Éthiopie mais aussi, plus surprenant, des Philippines ou encore du Vietnam.
Par ailleurs, depuis le début de l’année 2019, ce sont quelques 1 500 migrants qui ont tenté de traverser la Manche selon les chiffres annoncés par les autorités maritimes françaises. Une inquiétante progression par rapport aux 586 tentatives recensées en 2018.
Migrants : la France a besoin d’une aide financière
Comment mettre fin à ces traversées et aux activités des passeurs ? Pour répondre à cette question, les ministres de l’Intérieur français (Christophe Castaner) et britannique (Priti Patel) se sont entretenus le 29 août dernier. La possibilité d’un appui financier de la part du Royaume-Uni à la France a alors été évoquée pour « juguler » le flux de migrants.
Pour Christophe Castaner, la contribution financière anglaise servirait à « renforcer les patrouilles engagées et à gagner en efficacité ». Cette éventuelle contribution financière, dont le montant n’est pas connu à l’heure actuelle, pourrait venir s’ajouter aux sept millions d’euros déjà investis par les Britanniques en janvier pour l’acquisition de matériel de surveillance.
Pour rappel, tandis que le ministre de l’Intérieur français demande une aide aux Britanniques pour assurer le contrôle des traversées en Manche (ce qui n’est pas sans rappeler le cas de la Grèce incapable d’assurer elle-même la protection de sa frontière Schengen), le seul coût de la prise en charge des migrants « mineurs » isolés dans l’Hexagone coûte 2 milliards d’euros par an. Ne serait-il pas plus judicieux de focaliser les moyens financiers de l’État sur les causes plutôt que sur les conséquences ?
Arthur Keraudren
Crédit photos : DR
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