Les commémorations du centenaire de la Grande Guerre se sont naturellement terminées en 2018. Le conflit et ses héros ne doivent pas pour autant être oubliés et ce 11 septembre, date, en 1917, de la mort de l’un des As de l’aviation française, est l’occasion de poursuivre la transmission de la mémoire.
Recalé puis décoré : l’ascension de Georges Guynemer
Georges Guynemer est né le jour du réveillon de Noël 1894. De sang aristocrate, il ne galvaudera pas ce statut.
Lorsque l’archiduc d’Autriche François-Ferdinand est assassiné à Sarajevo, il n’a que 19 ans. Il est recalé lorsqu’il tente de rejoindre les rangs de l’armée française dès le début du conflit. Pas épais, il n’est pourtant pas malingre, comme cela a souvent été dit.
Le jeune homme insiste et va dans un premier temps devenir mécanicien dans une école de pilotage. Quelques mois plus tard, quelque peu « pistonné » par un ami de son père, il passe de l’autre côté de la barrière et commence à apprendre à piloter. Lors de l’été 1915, Georges Guynemer obtient ses premières victoires en combats aériens. Les mois passent aussi vite que les succès et les récompenses.
Le 23 septembre 1916, il réalise son premier quintuplé en abattant cinq avions ennemis dans la même journée. Le record en la matière sera réalisé en 1942 par l’Allemand Hans-Joachim Marseille, qui descendra la bagatelle de dix-huit avions en une journée !
Un Spad de Georges Guynemer exposé au Bourget
Georges Guynemer a piloté de nombreux avions différents, trois sortes de Spad (VII, XII et XIII) ainsi qu’un Morane et un Nieuport. Il a toutefois baptisé tous ses appareils du même nom : « Le Vieux Charles ».
Les visiteurs du musée de l’air et de l’espace, situé à côté de l’aéroport du Bourget, en région parisienne, peuvent d’ailleurs voir l’un de ses authentiques Spad VII.
Il a été restauré de manière exceptionnelle au début des années 1980, les spécialistes comparant la délicatesse de l’opération à la restauration d’une toile de maître. Il faut dire que les Spad méritent qu’on en prenne soin puisque sur les 13 000 construits à l’époque (tous modèles confondus), 5 000 furent cassés par accident.
Sur le flanc de l’appareil exposé au Bourget, on distingue une cigogne, symbole du groupe de chasse des cigognes auquel appartenait le pilote.
Devenu immortel un 11 septembre
Georges Guynemer, devenu capitaine et auréolé de 52 victoires, est mort dans des conditions imprécises dans la matinée du 11 septembre 1917. Ce jour-là, il partait survoler les Flandres et n’est jamais revenu. Si les Allemands annoncent l’avoir abattu, nulle trace ne le prouve, diverses versions sortent au fil des années et l’As devint peu à peu un mythe.
Il est bel et bien devenu immortel ce jour-là, car, 102 ans plus tard, il figure toujours parmi les plus grands pilotes de l’histoire de l’aviation française, en compagnie de Charles Nungesser, René Fonck, Pierre Clostermann ou encore Roland de La Poype.
Crédit photos : Breizh Info
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