Le concert de rentrée de l’Orchestre National des Pays de la Loire (ONPL) va attirer du monde. A Nantes le 11 septembre et à Angers le 15, le menu est alléchant. Une première régionale tout d’abord, avec Le ciel tout à l’heure encore si limpide, du compositeur suisse Michaël Jarrell, actuellement en résidence à Nantes. L’œuvre a été jouée pour la première fois à Genève par l’Orchestre de la Suisse Romande en 2009, puis reprise à Strasbourg la même année. Pascal Rophé a dirigé ce même orchestre helvétique pour enregistrer en 2007 plusieurs œuvres de Jarrell, un CD largement récompensé par les revues discophiles. Et l’ONPL avait créé avec succès en 2016, lors d’un mémorable concert à Strasbourg, une autre œuvre de Jarrell intitulée Émergences – Résurgences. Une si ancienne complicité entre le compositeur et le chef garantit aux auditeurs de l’ONPL une belle découverte musicale.
Un prodige du violoncelle
Elle sera suivie du Concerto pour violoncelle de Robert Schumann, l’un des piliers du répertoire des violoncellistes, à l’égal des concertos de Haydn et de Dvorak. L’instrument soliste est accompagné par un orchestre d’où émergent les vents groupés par deux, dans un entrelacement des voix qui laissait admirative Clara Schumann, l’épouse du compositeur, elle-même très brillante pianiste. Schumann n’entendit jamais son œuvre, créée quatorze ans seulement après sa mort. L’instrument soliste sera ici tenu par Jean-Guihen Queyras, un prodige du violoncelle qui n’est plus à présenter, exceptionnel interprète des six Suites solistes de Bach, titulaire d’un répertoire époustouflant, et qui a enregistré l’œuvre de Schumann à Fribourg en 2016.
Daphnis et Chloé, une célébration panthéiste de la diversité du monde
La seconde partie du concert sera consacrée à Ravel et aux deux suites symphoniques de son ballet Daphnis et Chloé (1912). Commandé par Diaghilev pour ses Ballets russes, l’œuvre n’a pas quitté, depuis sa création, le répertoire des grands ensembles internationaux. Le plus extraordinaire orchestrateur du XXe siècle montre ici toute l’étendue de son savoir-faire et de son génie créateur : couleurs, oppositions de timbres, célébration panthéiste de la diversité du monde, tout est réuni pour plonger l’auditeur dans un flot sonore à la fois exaltant et merveilleux. Cette partition déploie une telle générosité dans l’espace musical, qu’il faut vraiment l’entendre en salle, pas en disque. L’occasion est ici donnée, qu’il faut saisir !
Jean-François Gautier
Crédit photo :DR
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