Une fois n’est pas coutume, c’est au quartier Château de Rezé qu’ont eu lieu des règlements de comptes avec des armes à feu. En l’occurrence lundi 2, vers 23h30, la porte d’un immeuble HLM au 10 rue de Vendée a été criblée d’impacts.
Une cartouche de 7.65 mm a été retrouvée sur les lieux, intacte. Signe d’avertissement ? Les impacts relevés sur la porte seraient dus à une munition de chevrotine. Cette porte est celle d’un point de deal, arrêté voilà quelques mois et redevenu actif il y a peu – mais la vente n’avait pas encore commencé.
La fusillade à Rezé rappelle celles qui ont déjà eu lieu à l’ouest de la ville, à quatre reprises contre le deal du n°5 rue de Charente à Bellevue – trois en juillet dernier, une le 1er septembre, et celle qui a coûté la vie à Esteban, devant un point de deal rue Théophile Guillou à Saint-Herblain. « Du fait de la concurrence entre les chefs et les quartiers, mais aussi de l’irruption d’autres communautés dans la lutte pour contrôler le trafic, la lutte pour le client est féroce. Si un point de deal ferme, les clients vont ailleurs, comme au PMU, et la recette des autres points de deal gonfle », commente un policier nantais.
Le commerce de drogue à Château de Rezé est partiellement tenu par de jeunes Tchétchènes – et non par des dealers d’extraction nord-africaine comme ailleurs dans la plupart des quartiers sensibles nantais. Les dealers du Château de Rezé ont déjà été impliqués dans des règlements de comptes avec les délinquants du Clos Toreau – principalement d’origine africaine – pour le contrôle du point de deal de Pirmil, avec plusieurs descentes et tabassages des deux côtés par le passé.
Le bailleur social Atlantique Habitation a réussi à dégager les dealers de deux halls, où les vitres des portes ont été opacifiées – les dealers ne peuvent plus voir qui arrive – et les portes renforcées ou réparées. La municipalité a embauché deux médiateurs cet été et une caméra de vidéo-surveillance a été mise sur la place centrale du quartier, d’autres sont annoncées dans les halls et les accès aux caves seront sécurisés. Mais la partie est trop forte : sur l’ensemble de Nantes Métropole, 8 % des halls des HLM sont perturbés à fort ou moyen degré par le trafic de drogue, selon un décompte récent réalisé par les bailleurs sociaux.
Louis Moulin
Crédit photo : DR
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