L’ancienne gendarmerie de Châteaubourg en Ille-et-Vilaine va accueillir 30 « mineurs isolés étrangers » hébergés par le département dans le cadre de l’aide sociale à l’enfance. Un appel à projets a été lancé lors des délibérations du conseil général d’Ille-et-Vilaine du second semestre 2019. L’installation doit ouvrir au 1er janvier 2020.
Les mineurs isolés étrangers seront installés dans l’ancienne gendarmerie (cf. page 1160 tome 2, donc page 601 du PDF). L’appel à projets a été lancé le 11 juillet dernier, les réponses doivent parvenir avant le 1er octobre. Fin août dernier Ouest-France pêchait donc par omission quand il indiquait, en marge de l’installation de 30 mineurs isolés étrangers par le conseil général à Hédé-Bazouges, que « Châteaubourg, Liffré sont des sites toujours à l’étude ».
Le Rassemblement national a d’ailleurs dénoncé l’installation de migrants « mineurs isolés » dans l’ancienne gendarmerie de Liffré, tout juste évacuée par ses précédents occupants.
Par ailleurs, la commission permanente du conseil général d’Ille-et-Vilaine en date du 15 juillet 2019 (page 51 du compte-rendu) attribue 85 100 € à l’auberge de jeunesse Saint-Martin de Rennes « pour la mise à disposition de 4 logements comportant 8 places d’hébergement sur l’année et 2 logements supplémentaires comportant 4 places d’hébergement en juillet, août, janvier et février » à destination des « mineurs non accompagnés », l’autre nom des « mineurs isolés ».
Page 106 du compte-rendu, la note C01 de l’annexe indique que les logements mis à disposition sont situés au 10, canal Saint-Martin à Rennes. « La redevance inclut le loyer, les charges, la possibilité d’utiliser les équipements communs (salons, internet, cuisine) […] le petit-déjeuner, le ménage dans les chambres, la mise à disposition du linge de lit et du linge de toilette », et ce à raison de « 25 € par personne et par jour ».
Un autre marché, « sans minimum ni maximum » donc sans montant, a été lancé lors de la même commission pour « l’hébergement en hôtel des mineurs non accompagnés pendant la période d’évaluation et d’attente de prise en charge ».
Cela couvre la période où sont passés les tests osseux – censés prouver la minorité mais incertains à un ou deux ans près – et l’attente de places dans une structure du département. L’argent du contribuable profitera donc en partie à des migrants qui ne sont pas reconnus formellement comme mineurs.
Page 52 du compte-rendu, deux conventions sont signées pour les « mineurs non accompagnés », l’une pour leur hébergement dans une structure de la fondation des apprentis d’Auteuil – « 328 800 € du 19 août au 31 décembre 2019 », l’autre sans montant indiqué avec le CROUS. La première structure est celle de Hédé-Bazouges, à compter du 28 août 2019 (page 112 du compte-rendu), avec une « subvention annuelle de 876 000 € ». La convention est conclue pour trois ans – le département a assuré à la commune qu’à l’issue, la gendarmerie sera détruite, un projet commercial est en effet prévu à sa place.
La convention avec le CROUS porte sur « un maximum de 54 chambres sur deux étages du bâtiment F2 de la résidence Beaulieu […] pour l’accueil d’urgence des mineurs non accompagnés ». Ils auront aussi accès « à une salle commune du bâtiment F, à la loge du bâtiment et […] à une laverie du bâtiment L de la résidence Mirabeau » ; cependant l’accès au reste du bâtiment F où logent des étudiants et au sous-sol leur sera impossible. Les migrants sont accompagnés par l’association Coallia. Un numéro d’urgence est mis en place par le CROUS au cas « d’éventuels incidents : 02.99.87.40.70 ». Si aucun montant global n’est indiqué, le département versera au CROUS « 165 € HT par chambre effectivement occupée et par mois. Tout mois commencé est dû ».
Louis Moulin
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