Le 22 août et le 11 juillet dernier, deux fusillades éclataient à la Boissière, sur fond de différend entre deux familles nantaises. Un des protagonistes, âgé de 28 ans, a finalement été placé en détention provisoire, tandis que l’autre, son frère âgé de 33 ans, a été assigné à résidence en dehors du quartier – avec interdiction de s’y rendre.
Selon nos informations, les protagonistes sont d’origine nord-africaine. Et « c’est lié à la drogue, comme la plupart des affaires semblables à Nantes, la quasi-totalité même », commente un proche du dossier. « Qui contrôle la place, est-ce que telle ou autre came a été payée, quelle came est mise, qui paie quoi… les raisons sont nombreuses pour les règlements de comptes. Et dans ce milieu là, quand on a un différend commercial, on se fait flinguer ».
Pendant ce temps, le deal gangrène la Boissière, comme d’autres quartiers. Aux abords de certains immeubles, les dealers investissent les lieux et tiennent la place, se prenant pour des portiers ou des videurs vis à vis des habitants. Et les caves servent à stocker la drogue : il y a trois ans 3 kilos de résine et 1 d’herbe de cannabis avaient été retrouvées dans l’une d’elles.
« Dans les quartiers, personne ne se sert de ses caves », explique un habitant d’un quartier sensible nantais. « De toute façon, si tu essaie de te servir de ta cave, tu va retrouver la porte cassée et les biens volés. Le sous-sol, c’est pour stocker la came, il y a des magasins entiers, où on se sert en gros et on paie à la sortie. Mais il faut être connu, tu ne peux pas venir comme ça depuis la rue. Et ces magasins déménagent souvent pour éviter les opérations policières et les dénonciations ».
Louis Moulin
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