Le maire de Londres Sadiq Khan s’en est pris à plusieurs personnalités politiques, dont, une nouvelle fois Donald Trump. Qu’il qualifie de « porte-parole mondial du nationalisme blanc ».
Le « nationalisme blanc », ennemi de Sadiq Khan
Si les relations entre Sadiq Khan et Donald Trump sont déjà tendues depuis un certain temps, les dernières déclarations du maire de Londres ne risquent pas de réchauffer l’ambiance. Dans une tribune intitulée « Les leçons de la Seconde Guerre mondiale risquent d’être oubliées, voire réécrites » publiée par The Guardian le 31 août, Sadiq Khan a qualifié le président américain de « porte-parole mondial du nationalisme blanc ».
Visiblement obnubilé par la montée en puissance de mouvements appartenant à ce qu’il nomme « l’extrême droite » et dont Donald Trump serait la figure de proue, l’édile musulman de la capitale britannique n’a pu s’empêcher de faire une allusion à la Seconde Guerre mondiale. Dont les leçons pourraient, selon lui, être anéanties par les nouvelles dynamiques politiques.
Donald Trump et Boris Johnson comparés aux nazis ?
Profitant du 80ème anniversaire de l’invasion allemande en Pologne, lançant alors officiellement le conflit en 1939, Sadiq Khan écrit ainsi : « Toute une génération d’hommes et de femmes courageux du monde entier a tout sacrifié pour vaincre le mal singulier du nazisme et du fascisme ».
Une pirouette rhétorique un peu grossière que n’a toutefois pas relevé la presse mainstream malgré une évidente mauvaise foi dans la comparaison. Mais ce thème n’a rien d’une nouveauté pour le maire de Londres qui avait déjà qualifié Donald Trump de « fasciste du XXe siècle » avant sa visite officielle au Royaume-Uni en juin dernier.
Avant de s’attaquer à son prédécesseur à la mairie de Londres, le nouveau Premier ministre Boris Johnson. En arguant que Nigel Farage [NDLR : fondateur de l’UKIP puis du Brexit party] a une « influence démesurée » sur ce dernier, ce qui inciterait « les conservateurs, sous Boris Johnson, à être toujours plus à droite, illibéraux et intolérants ».
Salvini et Orbán, cibles du maire musulman
Sadiq Khan s’en est aussi pris au leader de la Lega italienne Matteo Salvini ainsi qu’à la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen et au Premier ministre hongrois Viktor Orbán. Lesquels sont accusés par le maire londonien de « chercher à exploiter les divisions pour prendre le pouvoir ».
Une politique qui se ferait, toujours selon lui, aux dépens des « communautés vulnérables, souvent minoritaires, [qui] sont diabolisées et deviennent des boucs émissaires pour tous les maux de la société. » Avant d’utiliser de nouveau le second conflit mondial pour tenter de consolider sa fragile argumentation : « Par rapport aux horreurs du passé, ce sont les migrants, les réfugiés, les personnes de couleur, les LGBTQ+ les communautés juives qui sont les plus durement touchés. »
Enfin, Sadiq Khan a déploré le fait que « le soutien à la démocratie est à son plus bas niveau dans le monde occidental, et les valeurs qui définissent les démocraties libérales sont assiégées – de la primauté du droit et de l’indépendance du pouvoir judiciaire à une presse libre et à une société civile dynamique ».
Sur la question de l’indépendance judiciaire, il aurait été intéressant de connaître l’avis du maire de Londres sur le cas du journaliste/dissident Tommy Robinson, condamné pour avoir filmer un gang de violeurs pakistanais avant leur procès.
Quant au dynamisme de la société civile, il prend une étrange tournure à Londres, où le nombre d’attaques au couteau et à l’acide a explosé. Avant de s’épancher en pamphlets moralisateurs, Sadiq Khan devrait déjà s’efforcer de remplir pleinement ses fonctions régaliennes.
Arthur Keraudren
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC/Ffzldn)
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