À Plouguin, dans le Finistère Nord, le traditionnel Pardon a vu plusieurs dizaines de « jeunes » non originaires de la commune attaquer le public, commettre des dégradations et couper un arbre à la hache…
Plouguin : le Pardon attaqué par 30 à 50 « jeunes »
Dans le nord du finistère, le Pardon de Plouguin a viré au cauchemar pour ses organisateurs et pour les habitants de la commune. Ce rendez-vous traditionnel avait lieu cette année du 23 au 26 août.
Mais, dans la nuit du samedi 24 au dimanche 25 août, un groupe de 30 à 50 jeunes s’est présenté dans le village d’un peu plus de 2 000 âmes entre 23 h et minuit avec des intentions belliqueuses. Très belliqueuses. Ces individus, extérieurs à la commune, ont alors commencé à roder dans la fête foraine installée au milieu du bourg et qui accueillait le public jusqu’à deux heures du matin mais aussi dans les rues alentours.
Sur leur passage, ils ont agressé de nombreuses personnes dont des jeunes de Plouguin. Des bagarres ont ainsi éclaté et, plus tard dans la nuit, vers 3 h, deux jeunes de la commune vont également tomber sur le groupe d’assaillants. Les deux seront blessés et hospitalisés, l’un souffrant d’un traumatisme crânien. Les agresseurs étaient en possession d’armes blanches et de poings américains.
Un arbre coupé à la hache et un avenir incertain
Par ailleurs, la bande de « jeunes » a également commis des dégradations dans Plouguin. Notamment en coupant un arbre à la hache. Des panneaux ont aussi été cassés et un accrochage de voitures a eu lieu. La situation est devenue tellement intenable en fin de soirée que des gendarmes de Brest ont été appelés en renfort pour aider leurs collègues locaux.
Du côté de la municipalité, c’est la stupéfaction et l’amertume. Le maire Roger Talarmain parle d’un « règlement de compte » tout en évoquant aussi l’éventuelle présence de couteaux et de matraques parmi ces 30 à 50 agresseurs. « Je suis très surpris par la violence de ces jeunes de 14 à 18 ans », concède l’édile.
Quant à la prochaine édition du Pardon de Plouguin, Roger Talarmain, qui a par ailleurs lui-même été pris à partie par le groupe de voyous, a d’ores et déjà annoncé que l’événement dans sa forme actuelle ne serait pas renouvelé : « Il faudra avoir recours à des sociétés de sécurité. Et on déplacera peut-être l’événement en dehors du bourg. Les règles que nous devons prendre ne sont plus les même que celles d’il y a 3, 5 ou 10 ans ». Le maire estime ainsi qu’une « réflexion est à engager » sur la poursuite ou non de telles fêtes communales.
Le Léon en voie de tribalisation ?
Si les maires des communes rurales du Léon et d’ailleurs ne pourront effectivement pas faire l’économie d’une réflexion sur ces sujets, ils devraient surtout faire une mise à jour de leurs connaissances sur les mœurs et les influences de la jeunesse d’aujourd’hui en Bretagne.
La culture des gangs, de la violence et des incivilités, émulations des banlieues à forte populations extra-européennes, a largement pénétré les campagnes bretonnes. Via son principal vecteur, le rap ! Comme en témoigne le clip ci-dessous d’un rappeur originaire… de Kernilis, modeste bourg coincé entre Plouguerneau et Lesneven. Et non loin de Plouguin par ailleurs.
Dans ce contexte, nul surprise à voir des faits divers jadis cantonnés à Brest et à ses quartiers « sensibles » comme Bellevue ou Pontanézen déborder désormais sur les villages du Finistère Nord. Abattre un arbre à la hache en guise de dégradations n’est pas une tradition bretonne…
Arthur Keraudren
Crédit photo : DR
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