Il y a quelques mois nous vous parlions du caramel au beurre salé des moines de l’abbaye de Landévennec (leur spécialité). Mais saviez-vous qu’ils produisent également des pâtes de fruits ? Et ce depuis plus de 50 ans ? Allez, petit tour d’horizon de leur artisanat.
Des pâtes de fruits grâce aux pommes du verger
Pourquoi des moines feraient-ils donc des… pâtes de fruits ? Et au fait pourquoi les moines travaillent ? En fait, à Landévennec, les moines sont bénédictins et suivent donc la règle de saint Benoît : « prière et travail ». Le travail manuel fait donc partie intégrante de la vie du moine et ce, depuis le VIe siècle.
En particulier, les moines de Landévennec se sont lancés dans la production de pâtes de fruits pour deux raisons :
- d’abord, c’est un produit (relativement) simple à faire, sans complexité de conservation. En effet, la saturation en sucre gèle le développement des bactéries. Les pâtes de fruits ne peuvent donc pas moisir.
- mais surtout en raison de la présence, depuis très longtemps, de grands vergers dans l’abbayes. Les terres de Landévennec sont assez incroyables : près de 30 hectares de parc, de l’eau et 23 espèces de pommiers ! Ces derniers se trouvent dans les vieux vergers de l’abbayes, les Hespérides, qui s’étagent sur les pentes de la rade de Brest. Et ces pommes servent de base pour les pâtes fruits.
Une production artisanale
Les pâtes de fruits de l’abbaye de Landévennec sont préparées selon une recette traditionnelle, qui se passe de frère en frère depuis plus de 50 ans.
C’est un activité communautaire avant tout, ou chaque moine contribue à son échelle chaque semaine :
- Frère Antoine et frère Florent sont en charge de la production;
- Cinq autres moines les soutiennent à divers tâches de la fabrication;
- Et pour la mise en sachet, c’est toute la communauté qui met la main à la pâte.
Les frères travaillent dans l’atelier l’après-midi. Ici, tout se fait le plus possible à la main « pour respecter le produit ». Et puis parce qu’une machine qui fabriquerait tout de A à Z, et mettrait elle-même en sachets, coûterait extrêmement cher (environ 30 000 €) ! De plus, sa programmation prendrait un temps considérable « parce qu’il faudrait lui apprendre à reconnaître les différents morceaux » explique frère François-Xavier.
Dernier détail (et pas des moindres) : tous les ingrédients et les instruments utilisés par les moines viennent directement de Bretagne. Seul deux éléments sortent de circuit-court et viennent d’autres régions de France : la machine principale, qui cuit la purée de fruits et étale la pâte liquide sur des plaques, parce qu’elle est très spécifique. Et l’arôme naturel, parce qu’il vient spécialement des Alpes maritimes.
Sinon, on est sur du 100% breton !
Une recette traditionnelle
Pour réaliser leurs succulentes pâtes de fruits, les moines de l’abbaye de Landévennec transforment en purée les pommes de leur verger, avant d’y ajouter par apport de sirops naturels des arômes naturels de framboise, d’abricots, fraise, cassis ou encore d’ananas !
Puis la pâte est cuite et coulée sur une plaque. Le coulage de la pâte de fruit est primordial pour obtenir une texture idéale, et éviter une consistance de confiture. Cela demande des gestes précis, car un léger déplacement de la plaque peut avoir des répercussions sur toute la suite de la recette. Cette pâte est ensuite refroidie pendant une nuit dans le séchoir, grâce à l’acide citrique. Pour finir, elles sont saupoudrées de sucre à la main et coupées en petits carrés à la machine.
Et pour les goûter ?
Pour goûter les pâtes de fruits de l’abbaye de Landévennec, le mieux est d’aller directement sur place à la boutique de l’abbaye : Abbaye St Guénolé de Landevennec, Rue Gorrequer, 29560 Landévennec. Ou sinon de les découvrir sur la boutique monastique en ligne de Divine Box.