Réalisé en Pologne il y a déjà dix ans, le film sur Jerzy Popiełuszko, prêtre polonais martyr du communisme, vient enfin de sortir en DVD en France. On découvre comment la foi chrétienne et le patriotisme ont permis aux Polonais de résister. Après Cristeros, voici un nouveau bijou déniché par la maison de distribution chrétienne Saje.
Torturé à mort par la police politique communiste
Né dans une famille modeste de paysans, Jerzy Popiełuszko (Adam Woronowicz) entre à 18 ans au séminaire à Varsovie. Pendant ses deux années de service militaire, affecté à une unité spéciale pour les séminaristes, il subit déjà des pressions pour qu’il abjure sa foi chrétienne. Il est ordonné prêtre en 1972. En octobre 1978, Karol Wojtyła, archevêque de Cracovie, est élu pape et prend le nom de Jean-Paul II. En août 1980, après le premier pèlerinage de Jean-Paul II en Pologne, les travailleurs commencent des grèves contre le régime communiste. Dans les chantiers navals de Gdańsk, sous la conduite de Lech Wałęsa, chef du syndicat Solidarność, les ouvriers en grève demandent à l’archevêque de Varsovie un prêtre pour célébrer une messe : le père Popiełuszko est choisi. Il comprend leurs revendications, les aide et soutient le mouvement Solidarność. Mais la loi martiale est proclamée le 13 décembre 1981 par le général Jaruzeklski, aux ordres de l’URSS. Varsovie est occupée par des chars. Les grèves sont brutalement réprimées. Dans ses vibrantes homélies, tant en restant pacifique, le père Jerzy dénonce le régime communiste et parvient à exprimer la révolte du peuple polonais. Ses sermons sont alors diffusés dans tout le pays. Jean-Paul II lui envoie un chapelet pour manifester son soutien. Mais Popiełuszko est surveillé en permanence par des policiers en civil. En raison de son immense popularité auprès des ouvriers, il sera torturé à mort par la police politique le 19 octobre 1984, à l’âge de 37 ans. Un demi-million de personnes assisteront à ses obsèques.
Popiełuszko est un film polonais réalisé par Rafal Wieczynski et sorti le 16 février 2009. Il décrit avec un souci de vérité historique la vie de Jerzy Popiełuszko, prêtre qui incarnait l’esprit de résistance polonais à la dictature communiste. Même lorsque ses supérieurs lui proposent d’aller se mettre à l’abri à Rome, il préfère rester auprès des siens, quitte à subir le martyr. Le réalisateur met en évidence son sacrifice en évoquant la Passion du Christ : Popiełuszko a été battu à mort. On reste impressionné par l’interprétation de l’acteur Adam Woronowicz, qui a cultivé sa ressemblance avec Popiełuszko. Le réalisateur a en effet voulu rendre son film crédible, soignant ainsi les costumes et la reconstitution des décors. Des images de l’époque, insérées avec une grande finesse dans le film, permettent de faire intervenir Lech Walensa, Jean-Paul II…
Grâce à ce film, on n’oubliera pas le rôle de Lech Walensa, Jean-Paul II, mais aussi de Jerzy Popiełuszko dans l’effondrement des régimes communistes d’Europe de l’Est en 1989 et 1990. Béatifié le 6 juin 2010 par le pape Benoît XVI, sa canonisation est attendue. Une guérison miraculeuse opérée en France en 2012, par l’intercession de Jerzy Popiełuszko, est en effet étudiée par le Vatican.
Kristol Séhec
Popieluszko, 22,10 euros. Sajeprod.
Crédit photos : DR
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