Yannick Janeiro est breton. Ambulancier depuis 26 ans , cogérant des ambulances Urgence 29 à Crozon et Douarnenez, il est cofondateur de la FNTAU, la Fédération Nationale des Techniciens Ambulanciers Urgentistes, avec Nicolas Hallier USR 44, Mathieu Le Sausse Urgence 56 et Patrick Youx Assistance Ambulances à Nantes.
La FNTAU s’est donnée pour mission de faire reconnaître l’urgence préhospitalière comme le cœur de métier des ambulanciers privés. « En France, les ambulanciers privés vivent au quotidien les conséquences délétères d’une image qui est en décalage avec la réalité de leur métier. Non, les ambulanciers privés ne sont ni des chauffeurs, ni des brancardiers ! Ils sont des professionnels de la santé qui, parallèlement à la réalisation de transports sanitaires non urgents, sont chaque jour missionnés pour des transports d’urgences préhospitaliers au titre de l’aide médicale urgente (AMU) » explique le communiqué de lancement de la Fédération.
24h/24, 7j/7, ils travaillent en étroite collaboration avec le SAMU centre 15, constitué d’assistants de régulation médicale, de médecins régulateurs, de médecins généralistes et de la structure mobile d’urgence et de réanimation (SMUR).
A cet effet, nous avons voulu en savoir plus sur le métier d’ambulancier, sur les débouchés, en Bretagne notamment, mais aussi sur les conditions de travail. Nous avons donc interrogé Yannick Janeiro, président de la FNTAU.
Breizh-info.com : Pourquoi avoir lancé la FNTAU ?
Yannick Janeiro : Pour pouvoir fédérer, sur l’ensemble du territoire, un grand nombre de dirigeants et de salariés d’entreprises d’ambulances privées impliqués dans l’urgence préhospitalière autour d’un projet commun. Repenser et promouvoir une organisation plus efficiente et moins coûteuse qui place enfin le patient au centre du dispositif. Répondre plus efficacement aux besoins de la population et réduire ainsi les inégalités territoriales dans l’accès aux soins d’urgence en France.
Breizh-info.com : Qu’est-ce que représente la profession d’ambulancier urgentistes aujourd’hui ?
Yannick Janeiro : La profession, ce sont 5500 entreprises, 14 000 ambulances, 50 000 ambulanciers. Ce sont aussi 4 000 000 d’interventions à la demande du SAMU CENTRE 15 dans le cadre de l’urgence préhospitalière. Mais aussi un diplôme d’état et de nombreuses formations spécialisées.
Breizh-info.com : Combien d’heures travaille un ambulancier ?
Yannick Janeiro : Un ambulance travaille 35 heures hebdomadaires avec des heures supplémentaires si mission en cours. Il gagne 1600 euros brut minimum en salaire de base auquel s’ajoute les heures supplémentaires et les primes repas mais aussi l’ancienneté (2000 € brut)
Breizh-info.com : Quelle est la formation pour devenir ambulancier ?
Yannick Janeiro : Il y a un diplôme d’état d’ambulancier (DEA) avec une formation sur 6 mois. En Bretagne, il est possible de le passer au sein des IFA de Brest, Lorient, Rennes. L’ambulancier assure le transport des blessés, malades et personnes handicapées au moyen d’un véhicule adapté ((Le transport sanitaire comprend le transport assis professionnalisé : taxi conventionné ou véhicule sanitaire léger (VSL) ; et l’ambulance et l’ambulance de secours et de soins d’urgence (ASSU).)).
Breizh-info.com : Quel regard portez vous sur l’évolution du système de santé en France ? Est-on en voie de tiers mondisation ?
Yannick Janeiro : Pour le moment la fédération ne souhaite pas se positionner sur cette question.
Breizh-info.com : Quelles sont les principales revendications de votre fédération ?
Yannick Janeiro : Nous voulons changer l’image de notre profession et repenser une organisation qui met enfin le patient au centre du dispositif. Mais aussi faire évoluer la formation en se basant sur l’enseignement dispensée dans de nombreux pays en Europe et dans les pays anglo-saxon. Et enfin faire appliquer la norme européenne pour permettra une uniformisation de la profession.
Propos recueillis par YV
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