Christian Gourcuff, nommé nouvel entraîneur du FC Nantes, a tenu sa première conférence de presse. Interrogé sur les raisons de sa venue dans la Cité des Ducs, celui qui s’est toujours dit être un héritier de Coco Suaudeau avait une motivation principale : rester en Bretagne !
Christian Gourcuff : « je reste en Bretagne, parce que Nantes est en Bretagne »
Le nouvel entraîneur du FC Nantes a été officiellement présenté lundi 12 août par le club. Malgré une dernière expérience en Ligue 1 contrariée au Stade rennais, Christian Gourcuff est de retour aux affaires et arrive à la Jonelière avec « enthousiasme et détermination ».
Si l’on connaissait le Christian Gourcuff taiseux et peu prolixe en sorties inutiles dont nombre de ses confrères ont le secret, il semblerait que son passage d’un an au Qatar l’ait rendu plus affable. Mais pour la bonne cause ! À la question des raisons ayant motivé son choix de signer sur les bords de Loire, celui qui avait façonné le FC Lorient en son temps n’y est pas allé par quatre chemins :
« Surtout je reste en Bretagne, parce que Nantes est en Bretagne. Et je ne voulais plus repartir maintenant, loin de ma Bretagne ».
? Christian Gourcuff : « Surtout, je reste dans ma Bretagne. Parce-que oui, Nantes est en Bretagne. ? »https://t.co/0CtCtY8zeY
— FC Nantes (@FCNantes) August 12, 2019
FC Nantes : la signature de la charte des derbys toujours attendue
Bien entendu, il n’aura pas fallu longtemps à cette déclaration de Christian Gourcuff pour faire le tour de la presse et des réseaux sociaux, remettant au premier plan la question de la réunification bretonne. Un processus qui reste, malheureusement faute de volonté politique, toujours au point mort malgré les efforts de plusieurs associations, à commencer par Bretagne Réunie.
Mais, tandis que la direction du FC Nantes a fait faux bond au dernier moment lors de la signature de la Charte des derbys bretons, repoussant l’échéance pour des motifs obscures, les quelques mots du nouvel entraîneur sur la filiation entre Nantes et la Bretagne ont le mérite de remettre le club face à ses responsabilités.
Selon les dernières informations, le comité Bro Gozh et le FC Nantes doivent de nouveau se rencontrer pendant la seconde quinzaine du mois d’août. Le temps pour le club de la capitale historique de la Bretagne de définir les animations qu’il compte mettre en place dans le cadre de ces derbys bretons. Cette explication officielle pour justifier le retard de la signature masque toutefois mal les diverses pressions qui doivent s’effectuer en coulisses. À ce titre, rappelons simplement que le FCN compte la région des Pays de la Loire parmi ses partenaires…
Nantes : ouverte à tous les vent ?
Cette question de la reconnaissance effective du caractère breton du FC Nantes à travers cette charte se pose à un moment où le club et la ville sont plus que jamais en proie à une tourmente identitaire.
Entre l’arrivée de bobos parisiens chassant progressivement par l’inflation immobilière les Nantais d’origine et celle de migrants extra-européens ayant métamorphosé en quelques années le centre-ville, la Cité des Ducs semble désormais ouverte à tous les vents.
Si Nantes n’osait plus se dire bretonne aujourd’hui, que serait-elle demain ? Parisienne possiblement ? Africaine par la suite ? Sans âme à coup sûr ! Et cette menace pesant sur la ville n’épargne pas son club de football. Si la signature de cette modeste charte ne serait qu’une petite avancée symbolique sur le chemin de l’identité bretonne, elle aurait au mois le mérite de redonner aux Nantais suivant le FCN un début de réponse à une question qui dépasse bien largement le cadre sportif : « Qui sommes-nous ? »
Une question qui se pose à Nantes (comme à Rennes et dans les autres clubs bretons, soulignons-le avec force) lorsque l’on voit à quelle fin peut être utilisée l’image de la Maison Jaune, à l’instar du clip de rap aux accents africains ci-dessous :
FC Nantes : aux supporters de défendre l’identité bretonne
Principales forces de pression (et de proposition) pour imposer la volonté des supporters nantais sur le club, les ultras de la Brigade Loire pourraient s’emparer pleinement de cette question bretonne. Après avoir grandement contribuer à faire annuler le projet du Yellow Park, ceux qui se considèrent comme les « gardiens du temple », protecteurs de « l’identité et des valeurs du FC Nantes », auraient un poids non négligeable en faveur de la signature de la charte auprès de la direction du club.
D’autant plus que ces racines bretonnes ont toujours été affirmées haut et fort dans les tribunes de la Beaujoire. Aux supporters de se rappeler que le football n’est qu’une question d’identité. Rien de plus !
Arthur Keraudren
Crédit photos : Tribune-loire.com
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