Il faut toujours se méfier des « entourages ». Tous les puissants du moment ont le leur qui alimentent la presse en échos, confidences et « dossiers ». Le but demeurant toujours le même : savonner la planche des adversaires mais aussi déstabiliser les « concurrents » situés au sein du même parti ou de la même majorité.
Une cohorte vacharde et résolue
L’affaire « homard m’a tuer » a montré à François de Rugy que celles et ceux qui le détestaient formaient une cohorte vacharde et résolue. En effet, à aucun moment, les poids lourds du gouvernement ne sont venus à son secours, pas plus que les leaders de LREM. Il a pu apprécier les joies de la solitude. Certes, aujourd’hui, il s’estime « blanchi » de tout soupçon grâce aux deux enquêtes de l’Assemblée nationale et du gouvernement. Certes il espère bien récupérer un jour un ministère grâce à un remaniement : « C’est une question qui ne m’appartient pas (…) L’avenir le dira. » (France 2, mardi 23 juillet 2019). Mais le mal est fait, c’est ce que montre le baromètre Ipsos – Le Point (25 juillet 2019). À la question « Quel jugement portez vous sur l’action des personnalités politiques suivantes ? », les personnes interrogées massacrent François de Rugy : 9% (total favorable) et 72% (total défavorable).
Certains collaborateurs à Matignon
Bien entendu, de Rugy ne se faisait aucune illusion quant à l’amour que lui portaient ses « amis » du gouvernement. Il vise en particulier certains collaborateurs à Matignon. « Depuis le début du mandat, il y a des gens du cabinet du Premier ministre qui me débinent et qui ont essayé de nous opposer. Quand j’étais président de l’Assemblée nationale, il y avait régulièrement des échos malveillants dans la presse, notamment dans Le Canard enchaîné venant de Matignon », explique-t-il (Ouest-France, Loire-Atlantique, mercredi 24 juillet 2019).
Le perchoir, pomme de discorde entre Rugy et Ferrand
C’est de notoriété publique, François de Rugy et Richard Ferrand se détestent. Dès le début du mandat, il y avait de l’eau dans le gaz car le député de Carhaix lorgnait le perchoir de l’Assemblée tandis que celui de Nantes voulait s’y accrocher alors qu’il s’était engagé à laisser la place à mi-mandat. « Leurs entourages ne s’aiment pas davantage. Ainsi ce tweet, le 16 juillet, d’Olivier Dulucq, l’un des conseillers du cabinet du président de l’Assemblée nationale : « Je dois avouer beaucoup plus d’émotion à la mort de Johnny Clegg qu’à la démission de François de Rugy » (Le Point, 25 juillet 2019). La messe est dite.
Avec une pareille ambiance, on peut supposer que les journalistes de Médiapart n’ont pas eu beaucoup de difficulté à trouver informateurs et tuyaux. C’est le métier !
Avis à François de Rugy. Breizh-info veut bien publier la liste de celles et ceux qui l’ont torpillé.
Bernard Morvan
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