Venir à La Baule, pour Nicolas Sarkozy, c’est l’occasion de se rappeler de bons souvenirs : les congrès de l’UMP (avec open bar) et la crêperie de Saillé où il avait ses habitudes. C’était le bon temps… Aujourd’hui, il faut ramer pour éviter d’être oublié par la clientèle de droite.
« Nicolas Sarkozy accueilli en rock star à La Baule », titre Presse Océan (mardi 23 juillet 2019). Bien entendu, il y avait les groupies (5 à 600) : « Je suis venu lui dire que c’était le seul pour faire revivre la droite. Le parti est en état de décomposition ». Mais aussi les Gilets jaunes venus « rappeler le bilan du président Sarkozy ».
L’aventure militaire en Afghanistan
À la vérité, le bilan de l’ancien président est riche, divers et varié. Comme les sympathisants de droite aiment bien l’armée, on peut rappeler l’aventure militaire en Afghanistan qui a coûté 800 blessés et mutilés, ainsi que 80 morts à l’armée française. Pour, notamment que les « petites filles aillent à l’école ».
La déstabilisation de la Libye
Autre exploit de Sarkozy, la déstabilisation de la Libye avec l’exécution du colonel Khadafi par les forces spéciales françaises. Ce que nous payons cher aujourd’hui avec le « business » des migrants qui quittent les côtes libyennes pour l’Europe ainsi qu’avec le « terrorisme » au Mali et au Sahel. C’est une question que pose Emmanuel Macron dans son ouvrage Révolution (XO Éditions, juin 2017). « Sur l’intervention militaire en Libye, par exemple, les Britanniques ont mis en place une commission d’enquête pour déterminer si, oui ou non, les dirigeants britanniques ont eu raison de lancer cette intervention franco-britannique, malgré les conséquences géopolitiques qu’elle a entraînées : l’avons-nous fait et avec un niveau d’exigence satisfaisant ? »
Le retour dans le commandement militaire de l’Alliance atlantique
Toujours à l’intention des sympathisants de droite, on peut continuer en rappelant que l’on doit à Nicolas Sarkozy la suppression de 13 000 postes dans la police et la gendarmerie entre 2007 et 2012. Et comme les cadres et militants de droite aiment bien se définir comme « gaullistes » – ce qu’ils ne sont pas -, il convient de leur rafraîchir la mémoire en soulignant que c’est à Nicolas Sarkozy que la France doit son retour dans le commandement militaire de l’Alliance atlantique (OTAN) en juin 2008.
31 nouveaux impôts et taxes
On lui doit également la création de 31 nouveaux impôts et taxes, l’explosion de la dette publique, et un déficit commercial record. Bien entendu, celui qui entreprendrait d’écrire un livre consacré au « bilan » de Nicolas Sarkozy aurait du pain sur la planche. Modestement nous n’avons fait que survoler la question. Mais l’homme n’a pas que des adversaires. Les milieux d’affaires et les mondialistes l’apprécient. Lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, ne déclarait-il pas : « J’aime l’énergie et la fluidité de l’Amérique » (Le Monde , 10 – 11 septembre 2006).
B. Morvan
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