Richard Ferrand défend sa boutique. Normal. Les salaires et les avantages dont bénéficient les députés sont connus. Mais ceux du personnel le sont moins. Le contribuable a le droit de se poser des questions.
Richard Ferrand (LREM), député de Carhaix et président de l’Assemblée nationale, est content de lui : les budgets de son institution sont à la baisse. « Depuis 2008, le budget n’a pas augmenté d’un euro. Si on avait calqué les dépenses de l’Assemblée nationale sur l’évolution des dépenses de l’État lors de la même période, cela aurait représenté 261 millions d’euros en plus ! Que nous avons économisé en dix ans. L’Assemblée coûte 1,20 euros par mois et par foyer fiscal, moins qu’ailleurs en Europe », explique-t-il (Journal du dimanche, 28 juillet 2019).
Un personnel pléthorique et grassement payé
On peut lui rétorquer que le budget de son auguste maison s’élève tout de même à 517 890 000 euros pour 2019 (loi de finances du 28 décembre 2018). On peut également lui rétorquer que le personnel y est pléthorique et peu ardent à la tâche. Et pour couronner le tout, grassement payé. Cela va de 17 300 euros nets par mois pour le secrétaire général qui bénéficie en même temps d’un luxueux appartement de fonction (182m2) et de quelques menus avantages – tandis que le président de l’Assemblée doit se contenter d’un mensuel brut de 14 271 euros – au simple employé de restaurant 2ème catégorie qui touche 4 201 euros nets après dix ans de carrière. Chez les cadres c’est aussi la belle vie : un conseiller hors classe obtient 13 978 euros nets en fin de carrière.
Conclusion : question salaire, il est préférable d’être fonctionnaire que député (indemnité parlementaire : 7 210 euros bruts mensuels) ou assistant parlementaire dont la rémunération tourne autour de 2 200 euros nets par mois (Libérations, mardi 21 février 2017).
Bernard Morvan
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