Y a-t-il souverain plus légendaire que Richard Cœur de Lion ? Dans la mémoire collective, il doit se situer près du Roi Arthur, à la différence près que son héritage n’est pas seulement culturel mais bien concret, comme on peut le voir en la cathédrale de Rouen ou à l’abbaye de Fontevraud, en Anjou.
Moins Anglais que guerrier
Sa mère n’était autre qu’Aliénor d’Aquitaine, il en était proche et celle-ci lui a légué ses titres, c’est ainsi qu’il devint ainsi Roi d’Aquitaine et comte de Poitiers.
A l’époque, il n’était toutefois pas encore le roi d’Angleterre et s’opposa à son propre père, Henri II Plantagenêt, durant plusieurs années. Ce dernier avait notamment pris pour maîtresse la jeune femme qui devait épouser son fils, de quoi créer quelques tensions…
Il est finalement sacré le 6 juillet 1189. Durant son règne, qui durera près de dix ans, Richard 1er, dit Cœur de Lion en raison de son caractère et ses aptitudes au combat, aura sillonné le monde, notamment par les Croisades en Terre Sainte. Sa rivalité avec Saladin marquera l’histoire à jamais mais pas pour le comportement chevaleresque de l’anglais qui n’hésita pas à tuer des milliers de prisonniers musulmans.
Les stratagèmes politiques font aussi partie de son quotidien.
Tout roi d’Angleterre qu’il était, Richard n’aurait séjourné d’après la rumeur que quelques mois dans son pays, il ne parlait par ailleurs que très peu anglais. A l’époque, la noblesse anglaise préférait en effet le français ! Richard était même très proche de Philippe Auguste, le Roi de France.
De la capture à la naissance de mythes, de la mort à la postérité
En 1192, au retour d’une Croisade, il est fait prisonnier en Autriche. Sa captivité durera plus d’un an et demi et c’est lors de cette période que son frère Jean Sans Terre, aussi connu sous le nom de Prince Jean, tenta de prendre sa place. De là sont nées des personnages mythiques comme Robin des Bois ou Ivanhoé !
C’est en France, le 23 mars 1199 au château de Châlus-Chabrol, dans le Limousin, que Richard Cœur de Lion reçoit un coup fatal. Victime d’un tir d’arbalète, il meurt une dizaine de jours plus tard de la gangrène, après avoir ordonné à ses hommes d’épargner la vie de son bourreau, un dénommé Pierre Basile… S’il se dit que l’ordre ne fut pas respecté, certains historiens affirment que l’homme a bel et bien survécu.
Richard Ier est enterré en Anjou, à l’abbaye de Fontevraud. Il fut rejoint par sa mère Aliénor d’Aquitaine en 1204.
De nos jours, leurs corps ne sont plus là, les tombes ayant été pillées pendant la Révolution, mais leurs gisants demeurent et font partis des plus belles pièces de l’abbaye qui attire 200 000 visiteurs chaque année.
Des pèlerins se rendent aussi en la cathédrale de Rouen puisque c’est dans l’édifice normand que le cœur du Roi fut déposé tandis que ses entrailles restèrent sur les lieux de sa mort.
Voilà de précieuses reliques, qui, n’en doutons pas, perpétueront la longue mémoire européenne.
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