L’un des opposants à Vladimir Poutine, Alexeï Navalny, emprisonné dans le contexte des manifestations contre le Kremlin, a été victime d’un étrange « agent toxique ». L’affaire intrigue, en Russie et ailleurs.
Russie : « élections libres » et arrestations
Depuis plusieurs jours, la capitale russe est dans la tourmente. Le 14 juillet dernier, une première manifestation regroupant un milliers de participants avait lieu pour protester contre le possible rejet des candidatures de l’opposition aux élections locales du 8 septembre prochain.
Le rassemblement non autorisé était organisé par un groupe de candidats, dont des alliés de l’opposant au Kremlin Alexeï Navalny. Les manifestants souhaitaient notamment faire entendre leur colère vis-à-vis de la Commission électorale, qu’ils accusent de bloquer les candidatures des opposants et des candidats indépendants. La Commission justifie ces blocages par la falsification d’une partie des signatures nécessaires pour pouvoir se présenter.
Le 21 juillet, la mobilisation s’amplifia lors d’une nouvelle manifestation avec environ 22 000 personnes descendues dans la rue pour réclamer de nouveau des « élections libres ».
Enfin, samedi 27 juillet, ce furent désormais 3 000 individus qui bravèrent l’interdiction de manifester dans les rues de Moscou. À l’issue de la journée, la police russe a interpellé près de 1 400 personnes selon les chiffres de l’ONG OVD-Info spécialisée dans le suivi des manifestations. De leur côté, les forces de l’ordre ont relaté 1074 arrestations « pour des infractions diverses ».
Alexeï Navalny en prison
Entre temps, le calvaire de l’opposant Alexeï Navalny a pris une tournure encore plus grave. Ce dernier a vraisemblablement été victime, selon les propos de son médecin personnel Anastasia Vassilieva rapportés lundi 29 juillet, d’un « agent toxique ».
Puis à l’hôpital…
Depuis, Alexeï Navalny a quitté sa prison pour être hospitalisé. Il souffre d’un gonflement des paupières et a de multiples abcès sur le cou, le dos, le torse et les coudes.
Des symptômes d’autant plus surprenants que, de l’aveu de son médecin, « toute sa vie durant, Alexeï n’a jamais eu de réaction allergique ». Et d’ajouter que « l’origine de la réaction allergique n’a pas été détectée. » Anastasia Vassilieva a également demandé qu’une analyse chimique du linge de lit de la cellule d’Alexeï Navalny soit réalisée : « Nous ne pouvons pas exclure que sa peau ait subi un impact toxique et été endommagée par une substance chimique inconnue via une personne tierce. »
D’autre part, le média Vedomosti rapporte pour sa part que les médecins traitants n’ont « pas été autorisés à l’examiner à l’hôpital ». Mystérieuse Russie…
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC/Evgeny Feldman/Novaya Gazeta)
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