Après la répression, la mafia ! La crise s’intensifie à Hong Kong.
Un amendement à l’origine du soulèvement populaire
Embourbé dans une grave crise interne, Hong Kong est l’une des deux régions administratives spéciales de la République Chinoise, l’autre étant Macao.
Ce statut lui permet officiellement de conserver une quasi-autonomie. Mais un amendement récemment voté par le gouvernement va largement réduire la souveraineté hongkongaise. Celui-ci autorise en effet les extraditions vers la Chine, faisait peser une lourde menace sur les opposants politiques notamment.
D’une façon plus générale, cet amendement offre un droit de regard sur la vie juridique de Hong Kong au régime chinois, à la grande colère des citoyens qui se sont donc mobilisés via les réseaux sociaux, à la manière des gilets jaunes français, sans leader revendiqué ni parti politique moteur.
Les premières manifestations contre ce projet ont eu lieu à la fin de l’hiver mais la violence s’est accentuée au mois de juin, lorsque le texte de loi passait en deuxième lecture. La police a en effet fait usage de la force mais a provoqué une grande réaction populaire, deux millions de Hongkongais se réunissant ainsi dans les rues le 16 juin.
Diverses actions ont eu lieu depuis et des incidents entre policiers et manifestants ont éclaté, comme nous vous l’annoncions sur Breizh Info le 1er juillet.
Hong Kong n’a toujours pas connu d’accalmie malgré l’annonce de Carrie Lam, chef de l’exécutif depuis 2017, qui a déclaré le 8 juillet que le projet était abandonné. La confiance est rompue et de nouvelles manifestations sont d’ores et déjà programmées pour les prochaines semaines.
Les triades attaque les manifestants, un député menace de mort un opposant
Le dimanche 21 juillet, à Yuen Long, des scènes d’une grande violence ont été filmées et diffusées sur internet.
Des hommes semblant apparentés aux triades, la mafia chinoise, ont pris en chasse des manifestants dans les couloirs du métro et les ont passés à tabac. Les journalistes présents ont eux aussi été roués de coups, tout comme le député de l’opposition Lam Cheuk-ting.
Un autre député, Junius Ho, qui est lui favorable à l’amendement, a félicité les agresseurs et menacé de mort un responsable politique qui refusait d’appeler à l’arrêt des manifestations.
Les méthodes employées par le gouvernement hongkongais contre les manifestants ne sont pas sans rappeler celles subies par les gilets jaunes.
Malgré son rétropédalage, Carrie Lam refuse d’admettre les violences policières tandis que Junius Ho semble ne rien avoir à envier à Alexandre Benalla.
Photos d’illustration : DR
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