Une chaise destinée à empêcher le « manspreading » a vu sa créatrice, une étudiante de 23 ans, récompensée par un prix national en Angleterre. Mieux vaut être bien assis avant de lire la suite…
Manspreading : nouveau cheval de bataille féministe
Elle n’a que 23 ans mais elle veut déjà s’en prendre aux hommes. Non, le féminisme n’est plus simplement ce passe-temps pour quinquagénaires en quête de sens. Laila Laurel est une étudiante en conception 3D et artisanat tout juste diplômée de l’université de Brighton, fameuse station balnéaire du sud de l’Angleterre.
Manifestement aussi militante que créative, la jeune fille a eu la brillante idée de concevoir une chaise contraignant les hommes à ne pas écarter les jambes. Une fâcheuse habitude que l’on nomme désormais communément le « manspreading ». Et qui est accessoirement devenue l’un des combats principaux des féministes. Lesquels reprochent aux hommes (hétérosexuels et blancs si possible) d’empiéter sur l’espace personnel des autres. C’est d’ailleurs à partir de son expérience personnelle, avec des hommes « « empiétant sur [son] espace en public » que Laila Laurel a mené son projet.
Loin de passer inaperçue, cette chaise donnant aux hommes s’asseyant dessus des airs efféminés a remporté le prix Belmond [NDLR : un prix national britannique en design] pour son invention.
La chaise en question est ainsi dotée de morceaux de bois placés de chaque côté obligeant à serrer les jambes pour s’asseoir. Il fallait y penser !
Une autre chaise pour les femmes… jambes écartées
Avec cette célébrité soudaine, la jeune créatrice a aussi connu un certain revers de la médaille : « J’ai reçu beaucoup de messages explicites d’hommes qui semblent avoir l’impression que je hais tous les hommes. » Si Laila Laurel semble étonnée de ces « impressions », il faut bien reconnaître qu’il n’y a pas de fumée sans feu…
Quant au jury, il a assuré que le travail de Laila Laurel était « une conception audacieuse et pragmatique, explorant le rôle important du design d’informer sur les questions de l’espace, du comportement des personnes et sur la société d’aujourd’hui ». Signalons tout de même que la remise du prix avait lieu à Londres, dans une ville où le nombre d’attaques au couteau atteint des records. Des comportements autrement plus dangereux que le « manspreading » et qui ne se régleront pas avec une chaise en bois.
Dans le même temps, la jeune créatrice a également fabriqué une deuxième chaise destinée aux femmes. Mais, cette fois, la chaise encourage la gente féminine à écarter les jambes.
Interrogée sur ce paradoxe, l’étudiante répond : « Je ne me prends pas trop au sérieux, parce que je veux vraiment que mon travail soit à la fois important et stimulant, tout en étant engageant et drôle. Je pense que l’humour est un outil très intéressant pour aborder les problèmes sociaux. »
Ou aussi pour créer des problèmes là où il n’y en avait pas.
Pour vous donner un aperçu de ses travaux, voici la vidéo réalisée par Laila Laurel :
Crédit photos : Capture YouTube
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