Une belle exposition le temps d’un été. Trois grands maîtres représentés : Eugène Boudin, Mathurin Méheut, Bernard Buffet. Mais aussi plusieurs petits maîtres bretons ou internationaux, dans une variation de toutes les écoles artistiques sur un sujet unique : le paysage breton. Certains tableaux, issus de collections privées, sont rarement visibles.
Infos pratiques : « Infinies Lumières de Bretagne »
- Du 30 juin au 1er septembre 2019, à la maison des Traouïéro, Ploumanac’h (Perros-Guirec)
- Tous les jours
- Entrée à 5 euros, gratuit pour les – de 10 ans
- Visite commentée sur réservation, le mardi à 20h15 et jeudi à 15h, 7 euros, gratuit – de 10 ans
- A utiliser en cas de mauvais temps sur la côte de Granit rose, pour assister à d’effrayantes tempêtes en peinture.
127 tableaux, 69 peintres de toutes tendances : florilège
- Pierre-Henri de Valenciennes (1750-1819), paysagiste classique, a été secoué par la vision du ciel de Brest. Un premier jalon dans la révolution impressionniste à venir.
- Eugène Boudin (1824-1898) est un voisin de Normandie. Un temps mousse, puis employé d’une papèterie, c’est, comme Van Gogh, dans la boutique de son patron qu’il est atteint du virus de la peinture. Il était un client régulier de la ligne maritime Le Havre-Morlaix, pour échapper à l’atmosphère bling-bling de Deauville. Son traitement des ciels marins influence les impressionnistes. Son impressionnant tableau, « Un grain », met en scène une terrible tempête en pleine mer.
- Ferdinand Loyen de Puigaudeau (1864-1930), de Nantes, compagnon de Gauguin à Pont-Aven, appartient à la mouvance impressionniste. On lui doit l’affiche de l’expo.
- Paul Sébillot (1843-1918), de Matignon, est surtout reconnu comme ethnologue, avec comme champs d’étude la Bretagne et les régions françaises. Pendant 10 ans, il présente des toiles au Salon de Paris, puis abandonne totalement la peinture. La toile présentée dans l’expo serait la seule à avoir survécu.
- Jeanne-Marie Barbey (1876-1960) s’intéresse autant aux visages qu’aux paysages. Originaire de Gourin, elle ressuscite pour nous un jeune agriculteur de sa commune, très bêcheur dans son costume traditionnel (Soïk et son cheval).
- Richard Hall (1860-1942), anglo-finnois dont l’essentiel de l’œuvre se trouve à Helsinki, a posé son chevalet en Bretagne. Son tableau La Classe manuelle, école de petites filles nous plonge dans une école maternelle du Pouldu du XIXème siècle : les gamines bretonnes ont des airs de communauté amish.
- Jean-Charles de Kergariou, dit Kerga (1899-1956). Né à Saint-Martin-des-Champs près de Morlaix, dans une lignée aristocratique remontant aux Croisades, c’est l’original de la famille. Parcourant la baie de Morlaix dans un vélo-cabine de son invention, il décore les hôtels qui veulent bien l’héberger, ainsi que le sanatorium de Roscoff. Son style plaira aux lecteurs de manga.
- Mathurin Méheut (1882-1958), de Lamballe, n’est représenté que par un tableau, mais les amateurs-trices de marins aux épaules carrées trouveront d’autres toiles à leur goût dans l’expo.
- Bernard Buffet (1928-1999) est un tenant de l’art figuratif expressionniste, contre l’abstraction et l’impressionnisme. Le musée principal qui lui est consacré se trouve au Japon, mais il a semé quelques toiles en Bretagne. On peut voir de lui un tableau figuratif représentant Loguivy et également une œuvre plus abstraite inspirée par une mer sombre et inquiétante.
- George Rohner (1913-2000), familier de Locquirec d’où sa femme est originaire, est attaché à la tradition classique. On lui doit notamment les fresques de l’Hôtel de ville de Basse-Terre (Guadeloupe) et le Christ aux prisonniers, exposé au Centre Pompidou, un tableau peint en 1941 pour orner l’église du Stalag dont il était prisonnier.
- Raoul Gaillard, peintre classique de marine toujours très actif, amoureux d’Ouessant, a livré pour cette exposition le tableau presque photographique d’une marée basse, avec quelque chose de géométrique et d’irréel, presque abstrait (Aurore aux doigts de rose).
Photos d’illustration : DR
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