Sébastien Pilard, vice-président du conseil régional des Pays de la Loire (LR) et ex-président national Sens commun, n’aura pas attendu longtemps pour apprendre ce qu’il en coûte de participer à un dîner entre certains élus LR et Marion Maréchal. Privé de représentations extérieures par la présidente du conseil régional Christelle Morançais (LR), il conserve cependant ses fonctions à la région.
Privé de relations extérieures
Bien qu’il conserve ses fonctions régionales, il est privé de représentations extérieures, notamment à Société publique régionale, à la Société d’économie mixte, à l’Ensam d’Angers et dans les instances du Grand port maritime de Nantes-Saint-Nazaire où il sera remplacé par d’autres élus. Si bien que Sébastien Pilard reste vice-président de la « croissance bleue » et des entreprises donc notamment des questions liées à la mer, mais ne sera plus représenté au sein du plus grand port de commerce régional.
Surprenant ? Oui pour l’élu LREM angevin Aykel Garbaa : « Laisser un élu piloter des politiques publiques sans avoir accès aux représentations extérieures est contre-productif ». Issu du MJS, ce dernier a d’abord connu le monde du travail en lycée hôtelier, ce qui explique qu’il a du mal à comprendre qu’un responsable politique ne puisse avoir qu’une vue partielle sur ses attributions.
Les centristes satisfaits
Cette demi-décision satisfait par contre les centristes de la majorité de « droite », ceux qui avaient demandé il y a peu que Sébastien Pilard soit déchargé de ses délégations, en clair viré comme un malpropre pour avoir dîné avec le diable, en l’occurrence la patronne de I’ISSEP.
Bien que bancale, cette décision n’est pas démunie aussi de réalisme politique. Il apparaît pour l’heure qu’En Marche, dans la région, penche à gauche. Avec l’aide d’une partie de la droite molle, de la Mayenne aux Mauges, en passant par le centre de la Loire-Atlantique, de Nantes à la côte en passant par le nord et le centre de la Vendée, gauche classique issue du socialisme démocrate-chrétien et En Marche peuvent reprendre la région en 2021, en éjectant la droite. Même si, d’ici 2021, l’eau a le temps de couler sous les ponts.
Les limites du « cordon sanitaire »
Christelle Morançais, elle, est Sarthoise. Et dans la Sarthe, aux européennes comme aux élections précédentes, le RN a obtenu de bons résultats, faisant dans le département le double du score de LREM, à l’exception notable de l’agglomération du Mans. Le RN a aussi cartonné dans le Saumurois, les marges délaissées du nord et de l’est de la Loire-Atlantique, l’est de la Mayenne et le sud de la Vendée.
Difficile dans ces conditions pour la droite actuellement majoritaire à la région de militer pour un « cordon sanitaire » total – d’autant que Marion Maréchal reste pour l’heure le seul pont possible entre LR et RN.
Louis Moulin
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