C’est paradoxalement par l’un des personnages historiques majeurs de Bretagne que son rattachement à la couronne de France fut favorisé.
Si l’on vous parlait récemment de l’héritage d’Anne de Bretagne au château d’Amboise, c’est un autre château de la Loire qui symbolise son rapprochement avec la France.
Le 6 décembre 1491, Anne de Bretagne, 14 ans, épousait le Roi de France, Charles VIII, 21 ans, entre les murs du château de Langeais, en Touraine.
A l’époque, l’édifice vient d’être bâti pour une bonne raison : « fermer la porte » aux ennemis Bretons et se prévenir d’une éventuelle invasion. C’est donc d’autant plus ironique de voir le cortège royal et la duchesse de Bretagne s’y retrouver à l’aube en ce mois de décembre 1491.
Siège de Rennes, mariage secret et descendance
L’objectif est que l’union soit scellée rapidement et sans encombre. Il ne doit pas y avoir de complot ni de contretemps !
Il faut dire que Charles VIII a déjà été échaudé par les fiançailles d’Anne de Bretagne avec Maximilien 1er de Habsbourg (dit Maximilien d’Autriche) quelques mois auparavant. Pour exprimer son désaccord sur ce projet qui pouvait donner un pied à terre à l’ennemi autrichien et était contraire à l’accord passé avec le duc François II de Bretagne, qui lui donnait un droit de regard sur le mariage de sa fille, il avait assiégé la ville de Rennes entre juillet et novembre 1491. Ce siège avait mis un terme à la guerre franco-bretonne qui durait depuis quatre ans. Les conflits eurent antérieurs entre les deux entités au cour du 15ème siècle préfiguraient déjà de ces tourments.
Le mariage est donc célébré sans fioriture par Louis d’Amboise, évêque d’Albi, sans même que la dispense pontificale soit reçue, et stipule qu’Anne de Bretagne épousera le successeur de Charles VIII s’il venait à mourir afin d’assurer la possession du duché de Bretagne au Royaume de France…ce qui se produisit, Charles VII mourant accidentellement en 1498. Des filles naissant de la seconde union d’Anne de Bretagne naîtra Claude de France, qui héritera du titre de sa mère jusqu’à son mariage avec le Roi François Ier qui décrétera définitivement le rattachement de la Bretagne à la France en 1532.
Les 100 000 visiteurs annuels du château de Langeais peuvent revivre la scène du mariage dans la salle qui fût le théâtre de cette union puisque des mannequins reproduisent les différents protagonistes.
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