François de Rugy est au cœur d’une polémique concernant des dîners organisés par son épouse aux frais de l’Assemblée nationale. Homards géants et grands crus au menu !
Homards géants et Mouton Rothschild
« Faites ce que je dis, pas ce que je fais », un adage qui siérait bien à François de Rugy ? C’est en tous cas ce que laisse à penser un article de Médiapart dans lequel il est question des goûts de luxe de l’ancien président de l’Assemblée nationale. Désormais ministre de la Transition écologique, François de Rugy ne lésinait visiblement pas sur les frais de bouche lors de fastueuses réceptions.
Nous apprenons ainsi que l’épouse de ce dernier, Séverine de Rugy, journaliste people à Gala, était la principale organisatrice de ces dîners privés entre amis. Au total, une dizaine de soirées de la sorte auraient eu lieu entre octobre 2017 et juin 2018 dans les salons de l’hôtel de Lassay, le très confortable « logement de fonction » du président de l’Assemblée nationale.
Quant aux menus de ces dîners, François de Rugy a mis les petits plats dans les grands : homards géants pour les convives, qui étaient entre dix et trente selon les soirées. Le tout accompagné par du champagne et des grands crus sortis des caves de l’Assemblée. Des photos attestent notamment de la présence de bouteilles de Mouton Rothschild 2004, datant du centenaire de l’Entente cordiale entre l’Angleterre et la France. À titre informatif, le prix d’une telle bouteille est évalué à 500 euros.
Des goûts de luxe… et de l’argent public !
Que le ministre et son épouse aient eu un penchant pour les bonnes tables partagées « entre amis » n’a pas de quoi interpeller outre-mesure. En revanche, une fois que l’on a précisé que ces dîners ont été payés par les fonds publics qui lui étaient alloués quand il était président de l’Assemblée, les réceptions mondaines de François de Rugy prennent une tournure scandaleuse.
D’autant plus que ces repas hors de prix pour le commun des mortels ne présentaient pas de « lien évident avec les fonctions d’alors de François de Rugy » selon l’enquête journalistique. Qui nous apprend également que les réceptions évoquées ont « suscité l’indignation de certains fonctionnaires de l’Assemblée nationale ».
Mis sous les feux des projecteurs par ces embarrassantes révélations, François de Rugy a rétorqué qu’il s’agissait de « dîners informels liés à l’exercice de ses fonctions avec des personnalités issues de la société civile ». Une réponse qui laisse songeuse lorsqu’on la met en perspective avec une autre information : les invités « appartenaient tous au cercle relationnel et surtout amical de Séverine de Rugy ».
En ce qui la logistique de ces rendez-vous, le personnel et les moyens de l’Assemblée nationale ont aussi été sollicités. Tant qu’à faire…
« Ne pas se couper de la société » : à quel prix ?
Pour se défendre, François de Rugy indique que, lors de son passage à la tête de l’assemblée nationale, il a réduit les budgets de réception de 13 % et le budget transports de 34 %. Il venait alors de succéder au socialiste Claude Bartolone.
Face au tollé suscité par ces onéreux dîners, Séverine de Rugy a quant à elle déclaré que ces réceptions avaient aussi pour mission de permettre à son ministre de mari de « ne pas se couper de la société ». La même, rappelle Médiapart, déclarait il y a peu à Femme actuelle : « Être femme de ministre, c’est être au service de la France. Cela donne des devoirs d’exemplarité. ».
François Rugy « conserve bien évidemment la confiance » du président et du gouvernement, a précisé de son côté la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye.
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