Vous avez été nombreux à réagir la semaine dernière suite à la parution d’un article indiquant la présence de migrants en formation à l’Institut de Locarn, centre d »influence initialement censé donner priorité aux intérêts de la Bretagne et des Bretons.
Selon la direction, qui nous a contacté suite à cet article, cette initiative, une parmi d’autres, servirait également les intérêts de la Bretagne et des Bretons. Nous retransmettons ci-dessous les mails adressés par Jean-Pierre le Mat ainsi que Gildas Jaffrelot, président de l’Institut de Locarn, avec leur accord, pour permettre aux lecteurs de se faire un avis.
Etant cité dans vos propos, et considérant votre approche très orientée et bien éloignée de l’intention collective que nous développons en restant fidèle à notre ligne d’action pour une Bretagne belle, prospère, solidaire et ouverte sur le monde, je vous invite à une conférence de presse à l’occasion de l’université d’été fin août, qui annoncera le « renouveau dynamique » de Locarn.
Dans l’attente de vous rencontrer, je tiens toutefois à vous signaler que dans le domaine des formations ouvertes à tout public, nous proposons une quinzaine de modules pour lesquels nos compétences sont reconnues, et pas seulement celui qui concerne les quartiers prioritaires en vue de l’intégration en Bretagne. La proximité de la Vallée des saints nous rappelle la richesse des apports culturels bien compris.
Je me permets de vous transmette la réaction d’un administrateur (NDLR : Jean-Pierre le Mat) de longue date :
« Dans les années 90, l’Institut de Locarn s’est fondé sur la nécessité de réfléchir sur la place de la Bretagne dans la mondialisation, et non plus sur la place de la Bretagne dans la France.
Nous étions des éclaireurs.
Aujourd’hui, c’est la mondialisation qui vient à nous. Là aussi, nous devons être des éclaireurs, tout en restant dans notre mission initiale.
La formation « Tremplin pour l’emploi » est ouverte à tous les habitants des quartiers prioritaires.
Des jeunes Bretons étaient venus à la réunion de présentation, à Saint Brieuc.
Ils ne se sont pas inscrits.
Si « tant de jeunes bretons, notamment dans le centre Bretagne, sont désœuvrés », pourquoi les entreprises doivent-elles refuser des commandes, faute de main d’œuvre ?
L’Institut a toujours vogué en toute indépendance, malgré les ragots. Nous constatons avec amusement que le monde change. Les complotistes d’aujourd’hui ne sont manifestement pas les mêmes que ceux d’autrefois. L’ombre de Che Guevara a remplacé celle de l’Opus Dei. Les légendes sur Locarn se succèdent et ne se ressemblent pas.»
Locarn est une légende !
Pour ce qui concerne les conférences, je vous invite à regarder la diversité des thèmes récemment traités et la qualité des intervenants de tous les horizons politiques, sociaux, économiques, culturels, environnementaux, professionnels, touristiques… Oui, dans ce domaine aussi l’Institut de Locarn est une légende par le respect que nous accordons aux acteurs de la prospective et des idées qui peuvent être divergentes, voire dans certains cas contradictoires. Une liberté, une indépendance.
Je souhaite que vous puissiez participer à la diffusion de la réalité de l’engagement des personnes pour l’avenir de la Bretagne et des bretons.
Cordialement
Gilbert Jaffrelot. Co-président de l’Institut de Locarn
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