Après la série de neuf fusillades du 28 au 30 juin, les forces de l’ordre ont pu saisir des armes en plusieurs fois – ce qui témoigne de leur nombre dans les quartiers « sensibles » en marge des trafics de stupéfiants.
Mardi 2 juillet, une opération anti-dealers classique avait lieu 3 et 5 rue du Québec, au Bout des Landes (Nantes Nord). Des riverains s’étaient plaints de voir leur hall carrément annexé par le trafic de stupéfiants. Après une transaction et des surveillances préalables sur le point de deal actif tous les jours de midi à la fin de la soirée, les forces de l’ordre ont arrêté trois dealers, saisi 100 grammes d’herbe de cannabis, une petite quantité de cocaïne, 4 000 € en liquide et un pistolet de calibre 11,43 (calibre.45 ACP, Automatic Colt Pistol aux États-Unis).
Autrement dit une arme assez connue outre-Atlantique et dans le « Milieu » en France après la Libération, grand classique des règlements de comptes. Une arme du même type – un Colt 45 en l’occurrence – a aussi été utilisée par Mohammed Merah lors des tueries de Toulouse et Montauban en mars 2012 ; le calibre 11,43 reste en effet populaire dans les règlements de comptes mafieux dans le Midi et en Provence.
Au moins deux fusillades on eu lieu aux abords immédiats du 3, rue de Québec depuis 2018 : le 6 juin 2018, trois tirs sur le 6e étage d’un immeuble vers 0h15, un homme est blessé au visage par des petits plombs mais ne porte pas plainte. Le 8 mai 2019, encore des tirs sur un immeuble – cette fois dans une fenêtre vers 20 heures, un homme retrouve dans son appartement une munition de 9 mm, entrée par la fenêtre ouverte.
Kalachnikov et fusil à pompe
Par ailleurs, suite aux fusillades vendredi à 22h00 et samedi à 10 et 16h00 rue de Charente dans la partie herblinoise de Bellevue – le trafic ne s’arrête pas à la frontière de Nantes, n’en déplaise à Johanna Rolland – il est apparu que les tireurs circulaient à bord d’une C3 noire. De retour sur les lieux le 2 juillet vers 19h30, celle-ci a été immédiatement signalée, mais le conducteur et ses deux passagers ont réussi à fuir, abandonnant un sac retrouvé par la brigade canine. Il contenait, outre une cartouche de calibre 12, un fusil à pompe et une Kalachnikov, tous deux approvisionnés.
« Ces affaires de fusillades qui se multiplient sont incontestablement liées aux stupéfiants », relève un policier nantais. « Pour l’heure, la politique a trop souvent été de laisser faire pour acheter la paix, mais cela s’est révélé contreproductif car les fusillades ne cessent pas – rivalités entre quartiers, mais pas seulement – et des quartiers entiers sont gangrenés par la drogue. Pis, ils en vivent, et les élus préfèrent fermer les yeux. Les riverains se plaignent parfois des nuisances, mais souvent ils ferment les yeux : soit parce qu’ils ont peur, soit parce que l’argent du trafic peut aussi servir à payer bien des choses pour les familles des dealers ou des guetteurs ».
Louis Moulin
Crédit photo : munitions 11,43 par the Epopt, domaine public, Wikimedia
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Une réponse à “Fusillades et stupéfiants : des armes de gros calibre saisies à Nantes”
[…] peut aussi servir à payer bien des choses pour les familles des dealers ou des guetteurs ».http://www.breizh-info.com/2019/07/06/122822/armes-de-gros-calibre-saisies-a-nantes Ambiances carcérales avec détenus particulièrement […]