Il n’y a pas que les conditions météo qui sont pénibles en ce moment – notamment à Rennes où FO Pénitentiaire dénonce une absence de mise à disposition d’eau potable pour les agents. A Lorient-Ploemeur, le sous-effectif provoque une hausse des heures supplémentaires : 50 heures par agent et par mois. Avec comme conséquence, des arrêts-maladie et encore plus de sous-effectif.
Les maisons d’arrêt bretonnes pleines à craquer
Par ailleurs, la surpopulation pénale se fait aussi sentir : à Lorient par exemple, « Le quartier arrivant est au bord de l’implosion avec un grand nombre de matelas au sol », écrit le syndicat. Cela se traduit aussi par une forte hausse des violences verbales et physiques, tant entre pensionnaires qu’envers les agents. Et « Les quartiers disciplinaire et d’isolement dignes des grands hôpitaux psychiatriques [sont] pleins à craquer ».
A l’échelle de la direction interrégionale – c’est à dire dans les régions administratives Bretagne, Pays de Loire et Normandie, il y a « plus de 300 matelas au sol dans les cellules », écrit FO-Pénitentiaire, et « les petits établissements (La Roche-sur-Yon, Saint-Brieuc) dépassent les 200% d’occupation ; l’ensemble des maisons d’arrêt de notre DI [direction interrégionale] dépassent les 170% d’occupation et comptent des dizaines voire une centaine de matelas au sol ».
Cette situation – où certains établissements accueillent le double des détenus par rapport aux places disponibles – n’est pas sans répercussions pour les détenus, mais aussi pour les agents. « Cette surpopulation carcérale au sein de nos Maisons d’Arrêt engendre une surcharge de travail considérable pour les agents et génère une insécurité des plus totale. Sans compter que cette gestion de matelas au sol devient un véritable casse-tête au quotidien (effectifs, fouilles, mouvements, mutations de cellules …) », écrit le syndicat. La situation est d’autant plus ubuesque que 250 places libres sont disponibles, elles, dans les centres pour peine (hors Condé) de l’interrégion.
Agression islamiste au Havre
Plus au Nord, au Havre – mais toujours au sein de la direction interrégionale pénitentiaire de Rennes – un détenu a agressé le 20 juin dernier deux surveillants à la barre de fer, en criant « Allah Akbar ». Il avait aussi un tesson de verre de 20 centimètres et était déjà connu pour des faits de nature terroriste. Sachant que les trois quarts des détenus pour faits terroristes sont libérables d’ici 2022, c’est très rassurant…
« Et y en a bien plus qui ne sont pas en prison pour terrorisme, mais qui se sont radicalisés derrière les murs ou étaient déjà suivis dehors pour des proximités avec des filières islamiques radicales », relève un surveillant pénitentiaire nantais.
Agression et racisme anti-blanc à Lorient-Ploemeur
Pour une fois, ce ne sont pas Rennes et Nantes – les plus grandes maisons d’arrêt et les plus problématiques, avec le plus fort taux de détenus d’origine extra-européenne – qui posent problème, mais celle de Lorient, où plusieurs agressions ont eu lieu en juin.
Le 7 juin vers 11h20, un éléve-surveillant refuse à un détenu d’aller à la douche. L’homme le bouscule, puis frappe une surveillante venue en renfort après l’avoir insultée. « T’es qu’une sorcière, casse-toi salle pute, t’es morte, je ne vais pas me laisser toucher par une femme ! », profère-t-il entre autres mots fleuris.
Deux jours plus tard, le 9 juin, le même détenu placé cette fois en quartier disciplinaire, s’en prend à un surveillant qui refuse un service, se confond en insultes racistes et en menaces : « Sale fils de pute, je vais te faire un guet-apens !!!! J’habite à 5 minutes. J’ai déjà cramé la voiture d’un surveillant et je lui ai tiré dessus, ils ne m’ont jamais retrouvé. Je vais te tirer dessus !!! La prochaine fois que tu rentres en cellule je te pisse dessus !!! Je vais vous tuer et vous égorger sales blancs !!!! Fils de putes !!! Les blacks ont le pouvoir !!! ». Sans commentaire…
Louis Moulin
Crédit photo : [cc] centre pénitentiaire de Lorient Ploemeur, Google Earth
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