Des nominations surprises qui n’en sont pas. Les institutions européennes se sont dotées de nouvelles têtes d’affiches après trois jours de négociations.
Une allemande prendra la tête de la Commission : Ursula von der Leyen de la CDU d’Angela Merkel… un choix salué en France par La République En Marche et Les Républicains.
La française Christine Lagarde prend pour sa part la tête de la Banque Centrale Européenne, la BCE, ex-UMP et ministres de Jacques Chirac puis de Nicolas Sarkozy avant de prendre la tête du Fond Monétaire Internationale. Cette dernière a par ailleurs été condamnée pour négligence dans son arbitrage très favorable avec un certain Bernard Tapie.
C’est donc un duo franco-allemand qui est mis à l’honneur et qui consacre une forme de compromis entre Angela Merkel et Emmanuel Macron.
David Sassoli, membre du Part Démocrate en Italie, parti minoritaire, est élu président du Parlement européen. C’est là qu’on se rend compte de l’aspect « démocratique » des institutions européennes
— Breizh-Info (@Breizh_Info) 3 juillet 2019
Du côté du parlement, c’est le social-démocrate italien David Sassoli qui a été élu par ses pairs… ce dernier a été élu avec les voix des socialistes, des libéraux et du PPE qui forment une sorte de grande coalition centriste écartant de facto les verts et évidemment les populistes.
Du côté du Conseil Européen, c’est l’insipide belge libéral réformateur Charles Michel qui prend les commandes lui qui fut premier ministre du royaume de Belgique pendant un peu moins de cinq années.
A ces nominations de premier plan il convient d’ajouter le remplacement de l’Italienne Federica Mogherini aux affaires étrangères par le social-démocrate espagnol Josep Borrel.
Des nouvelles têtes qui ne sont donc pas vraiment nouvelles et qui font la part belle à la parité, ce qui constitue en quelque sorte un lot de consolation et un grigri médiatique à agiter pour les dirigeants européens qui ont connu toutes les peines du monde à s’entendre pour attribuer ces postes… illustration s’il en faut de l’état de tension qui règne entre les traditionnels partenaires européens qui ont vu les populistes accroître considérablement leur présence au sein du parlement.
Les populistes, souverainistes et patriotes qui constituent ce qu’il convient d’appeler le bloc eurosceptique regroupé notamment dans le groupe Identité et Démocratie ont d’ailleurs assisté à ces nominations en spectateurs. En dépit de percées électorales dans de nombreux États, ces derniers ne pèsent rien dans ce genre de décisions institutionnelles.
Après des élections européennes qui ont suscité un certain intérêt des opposant à Bruxelles, ces nominations ainsi que le vote pour le président du parlement ont finalement rappelé tout le monde à la réalité. C’est toujours une grande coalition centriste qui dirige l’UE et qui la dirigera sans partage pour cinq ans. Les écologistes eux, devront se contenter des miettes, quand les eurosceptiques peineront tout bonnement à exister, tout au moins en matière législative.
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