Quelles perspectives pour le télétravail ? S’il ne peut pas s’appliquer dans tous les secteurs, il devrait cependant devenir majoritaire dans une économie de plus en plus tournée vers le service. Faisons le point.
Télétravail : un développement inéluctable ?
Le télétravail, certains en rêvent, d’autres le redoutent. Mais tout le monde paraît toutefois s’accorder sur un fait : dans le cadre de la transformation digitale des entreprises, ce télétravail deviendra sans doute une condition de la compétitivité dans les années à venir. Plusieurs éléments concourent à cela.
Tout d’abord, dans un habitat majoritairement périurbain en France, les trajets pour se rendre au travail ne cessent de s’allonger. De ce fait, raisonner en heures de présence pour le temps de travail n’a plus aucun sens. Si légalement, on compte sept heures de travail par jour, ce sont plutôt dix heures par jour dans la réalité avec le temps passé dans les transports. La productivité du salarié en est évidemment grandement affectée.
Des temps de transports pour les employés qui augmentent en même temps que la pression écologique et sociale sur les entreprises. Ces dernières, cherchant à appliquer des politiques RSE (responsabilité sociale des entreprises qui inclut un volet environnemental) toujours plus exigeantes dans un contexte concurrentiel ne peuvent inciter leurs salariés à passer deux heures par jour au volant de leur voiture (avec les rejets en CO2 qui en découlent) pour se rendre au bureau. Le télétravail apparaît, là encore, comme une réponse appropriée.
De plus, il faut souligner le développement d’un autre phénomène : celui de l’horizontalisation de la hiérarchie au sein des entreprises avec pour conséquence une multiplication des réunions, parfois jusqu’à l’absurde. Sans oublier un autre détail : en raison de bureaux bien souvent localisés en centre-ville ou en zone d’activités, les espaces de travail sont de plus en plus confinés et souvent partagés. Comme en témoigne l’avènement de l’open space. Au point d’empêcher l’employé de se concentrer sur son travail.
Télétravail : confort et responsabilisation
Si des réserves existent sur le télétravail, celui-ci rend malgré tout l’employé plus efficace dans la mesure où il réinvestit une partie du temps gagné dans son travail, il peut se concentrer plus facilement, il travaille davantage et surtout il est plus épanoui (sauf exceptions avec des profils supportant mal l’absence d’un travail en équipe). Le télétravail partiel permet aussi de travailler en fonction des besoins réels et non plus de conventions sociales de l’entreprise. On se réunit en cas de réel besoin. On se concentre le reste du temps.
Par ailleurs, les outils de communication actuels pallient en grande partie la nécessité d’un face à face présentiel. Des employés épanouis restent plus longtemps dans la même entreprise face à une instabilité croissante actuellement. En conséquence de quoi, une partie des ressources de l’entreprise doit alors être réinvestie dans la formation permanente. Le télétravail permet aussi à la société de réduire la surface de ses locaux ou de mieux s’implanter dans des territoires différents.
Enfin, le mythe français du salarié qui doit être surveillé pour être productif est toujours bien présent. Ce qui est devenu une ineptie car au contraire cette surveillance hors du temps limite la productivité en empêchant l’épanouissement et la créativité. La structure hiérarchique du projet nécessite la présence du groupe sur le lieu de travail selon la plupart des dirigeants or la compétitivité se fonde de plus en plus sur la collaboration par objectifs, bien plus adaptée aux nouveaux défis concurrentiels et à une société qui évolue.
Quant à la perte de contrôle sur le fonctionnement de l’entreprise qu’induirait le télétravail avec un risque pour l’entreprise et sa productivité, ce serait aussi une fausse croyance puisque les employés deviennent, avec ce souci d’autonomie, plus compétents.
Crédit photo : Pixabay (Pixabay License/Free-Photos)
[cc] Breizh-info.com, 2019, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine