Le festival Esperanzah! entend « démasquer les privilèges » : faîtes le test

Vous êtes un homme blanc hétérosexuel avec toutes vos facultés physiques ? Le festival Esperanzah! a une mauvaise nouvelle à vous annoncer : vous êtes un privilégié !

Esperanzah! : des féministes en Wallonie

Couleur de peau, sexe, classe sociale, religion… Faîtes-vous partie des privilégiés de cette société ou le patriarcat hétérosexuel blanc impose ses codes ? Voilà en substance la question posée par le festival Esperanzah!, un évènement musical qui va se tenir du 2 au 4 août à l’abbaye (un choix pas très laïc pour le coup…) de Floreffe, dans la proche périphérie de Namur, en Belgique. Une ville qui est par ailleurs la capitale de la Wallonie francophone dont nous évoquions une fois de plus les forts penchants gauchistes à l’occasion des élections européennes du 26 mai dernier.

Dans le cadre de ce festival Esperanzah!, les organisateurs ont décidé de lancer une campagne au nom sans équivoque : « Démasquons nos privilèges ». Le but affiché est de dénoncer les prétendus avantages et facilités que certaines personnes détiendraient en raison de leur statut. À la liste évoquée précédemment, la communication du festival insiste aussi sur d’autres critères comme les facultés physiques et l’identité sexuelle.

Esperanzah! : communication militante

En visitant le site du festival, on en oublierait presque que la vocation première d’Esperanzah!, lancé en 2002, était initialement de proposer des concerts au public. Un objectif visiblement remisé au second plan depuis. Sur cette question des privilèges, l’organisation explique : « L’important, c’est de prendre conscience de ses privilèges et du contexte dans lesquels ils s’expriment. Sans quoi, nous avons toutes et tous tendance à vouloir les garder à tout prix, consciemment ou inconsciemment ».

Précisons tout de même qu’en 2018, une campagne dénommée cette fois « Le Déclin de l’Empire du Mâle » avait alors été mise en place autour de ce festival Esperanzah! avec en ligne de mire le sexisme et le patriarcat. 2019 se présente donc comme la suite logique de ce militantisme « anti-privilèges »…

Privilégiés ? Faites le test d’Esperanzah!

En parallèle de la question féministe (plus que féminine), l’organisation veut mettre l’accent sur les privilèges de couleurs de peau. Nous pouvons ainsi lire, toujours sur le site d’Esperanzah!, qu’il est « important de noter que le privilège social n’est pas le fait d’un.e individu.e en particulier mais est un effet systémique et structurel. Par exemple, indépendamment de leur identité propre, un homme ou une personne blanche auront statistiquement plus de chance de décrocher un job qu’une femme ou qu’une personne racisée grâce aux seuls effets de leur genre ou de leur couleur de peau qui agissent comme des privilèges à l’échelle de la société toute entière. »

Par ailleurs, pour cette édition 2019, le festival va inaugurer une scène dénommée « Tout va bien » et y annonce une « programmation engagée ». Vous voilà prévenus ! De plus, du côté de la scène du « Village des Possibles », des collectifs tels Afroféminism in progress (privilèges blancs et masculins) ou Genre Pluriels (privilèges hétérosexuels) seront aussi présents. En attendant une édition 2020 en non-mixité raciale ?

Pour déterminer votre niveau de privilèges, vous pouvez faire le test proposé par le festival sur ce lien. Un test dont nous apprenons qu’il a été élaboré en collaboration avec une certaine Hassina Semah, sociologue et psychologue clinicienne, spécialisée dans les violences conjugales et interculturelles ; major de la première promotion du master francophone de spécialisation en études de genre ; membre de collectifs féministes : « Resisters », « Collecti.e.f 8 maars ». De là à penser que les questions pourraient être légèrement orientées…

Pour terminer sur une note positive en ces premiers jours d’été, nous vous proposons d’oublier quelques instants vos situations de nantis privilégiés (ou pas) en écoutant un « petit groupe qui monte » et qui sera sur scène à Esperanzah!, à savoir Feu! Chatterton :

Crédit photos : Pixabay (Pixabay License/Tama66)
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