Contrôles routiers : pouvez-vous encore compter sur Waze et Coyote ?
Si vous vous en remettiez à Coyote ou Waze pour anticiper un contrôle routier, les choses viennent quelque peu d’évoluer. Explications.
Waze et Coyote : blocages, rumeurs et précisions
L’information a fait grand bruit chez les usagers du bitume. Pourra-t-on toujours compter sur Coyote et Waze pour nous tenir informés de la présence d’un radar ou d’un contrôle routier ? Oui et non. L’Assemblée nationale a voté vendredi 14 juin la possibilité pour les forces de l’ordre de bloquer temporairement le signalement des contrôles routiers sur différentes applications et boîtiers. Une idée qui n’est cependant pas une nouveauté.
Ce blocage est toutefois réservé à certaines situations. À savoir les cas d’Alertes-Enlèvement, de terrorisme ou encore de contrôles d’alcoolémie. Afin de donner la possibilité aux forces de l’ordre de suspendre pendant une durée limitée et dans un périmètre circonscrit, la localisation de certains de leurs contrôles par les applications d’aide à la conduite, les députés ont adopté un amendement au projet de loi sur les mobilités de la corapporteure Zivka Park (LREM).
Dans le détail, l’amendement en question prévoit notamment l’interdiction « à tout exploitant d’un service électronique d’aide à la conduite ou à la navigation par géolocalisation, de rediffuser » tout « message ou toute indication émis par les utilisateurs de ce service dès lors que cette rediffusion est susceptible de permettre aux autres utilisateurs de se soustraire au contrôle ».
Waze et Coyote : amis des criminels ?
À travers cette modification de la législation, l’idée générale est de permettre aux forces de l’ordre de devenir invisibles sur les applications de navigation lorsque la situation l’exigera. De quoi compliquer la tâche aux criminels et délinquants en fuite qui s’en remettent à ces « aides à la conduite » pour éviter un barrage de police et choisir des itinéraires plus tranquilles. Il en va de même pour les consommateurs de psychotropes et les conducteurs faisant fi de leur alcoolémie trop élevée pour prendre le volant. En somme, ce sont les comportements mettant en danger la sécurité des autres usagers de la route qui sont visés par ces restrictions.
Autres éléments d’importance, une interdiction de signalisation d’un contrôle routier sera limitée dans le temps, de deux à 12 heures selon les situations. De plus, elle ne devra pas dépasser un rayon de dix kilomètres autour du contrôle.
Pour leur part, les exploitants des applications concernées devront s’exécuter pour mettre en place les blocages de signalements évoqués dans l’amendement quand ceux-ci seront nécessaires. À défaut, ils encourront des peines de deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.
Selon Zivka Park, cette nouvelle réglementation « permet d’enlever de la route les individus les plus dangereux », en cas d’Alerte-Enlèvement, pour « des évadés de prison, des évadés d’hôpitaux psychiatriques », ou pour des cas de terroristes « comme les frères Kouachi en 2015 qui ont échappé à la police pendant pas mal de temps (…) grâce notamment à la signalisation qui était possible sur Waze ».
Zivka Park. Source : Twitter
Une réglementation contestée par certains automobilistes
Toutefois, les contrôles de vitesse ne seront pas concernés par ces blocages temporaires d’informations. De son côté, l’association 40 millions d’automobilistes avait considéré en novembre dernier ces mesures comme « une véritable déclaration de guerre contre les usagers de la route ». Hormis Waze et Coyote, un certain nombre de boîtiers GPS devront aussi se conformer à la réglementation.
Signalons enfin qu’une pétition en ligne a été lancée par la Ligue de Défense des Conducteurs, déjà en première ligne en 2017 contre un précédent projet de décret visant à supprimer les signalements de contrôles routier.
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC/Waze coorporation) [cc] Breizh-info.com, 2019, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – V
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