Battu à l’élection présidentielle, battu aux élections législatives, battu aux élections européennes, les dieux n’aiment pas Benoît Hamon ! Il va tenter sa chance dans l’économie sociale et solidaire.
Benoît Hamon a eu chaud. En obtenant 3,3 % des suffrages exprimés aux élections européennes, il sauve l’essentiel. Certes, sa petite épicerie Génération.s n’obtient aucun député, mais l’État remboursera les frais de campagne ; il ne sera donc pas obligé de vendre son appartement d’Issy-les-Moulineaux pour payer les factures. Comme nul n’est prophète en son pays, dans sa commune natale de Saint-Renan (près de Brest), « Ben » n’arrive qu’en cinquième position (230 voix, 7,74 %). Sa famille aurait quand même pu faire du porte-à-porte pour mobiliser les voisins et les amis… Dans sa commune de résidence, Issy-les-Moulineaux, il doit se contenter de la sixième place (1239 voix, 4,94 %). Par contre, petite satisfaction, dans son ancien « fief » de Trappes, où il fut député de 2012 à 2017, il arrive en tête avec 1 249 voix (25,9 %), devant Bardella (15,64 %). Il est vrai qu’il avait bien fait les choses en mentionnant en grand sur son prospectus électoral : « Benoît Hamon, 51 ans, ancien ministre, Trappes, Île-de-France ». Ce qui n’a pas dû déplaire à certains électeurs.
Barman dans un « bled » du Finistère ?
Ayant échoué dans sa tentative de recyclage au Parlement européen, « P’tit Ben » doit s’occuper maintenant de son casse-croûte. En effet, il n’est pas certain que sa simple indemnité de conseiller régional d’Île-de-France suffira à faire bouillir la marmite. Certes, son épouse, Gabrielle Guallar, cadre sup chez LVMH, pourrait plaider la cause de M. Hamon auprès de son PDG Bernard Arnault, afin que l’on trouve un petit job à l’ancien ministre au sein du groupe.
Mais, pour l’instant, « P’tit Ben » a d’autres ambitions : « Il va davantage s’investir dans sa société de conseil, spécialisée dans le domaine de l’économie sociale et solidaire » car « Benoît Hamon prend du recul » (Le Monde, mercredi 29 mai 2019). Et puis, si ça ne marchait pas, il aurait toujours la possibilité de se replier en Bretagne. En effet, il se souvient que, lorsqu’il était à la fac de Brest, en histoire, il œuvrait dans le petit commerce : « Je bossais comme barman dans un troquet de la Forêt Fouesnant, un bled du Finistère », expliquait-il pendant sa brillante campagne (Journal du dimanche, 28 avril 2019). Son ancien patron du « bled du Finistère » pourrait l’embaucher… « Ben » est peut-être meilleur barman que politicien !
Ce serait une façon de terminer en beauté pour celui qui affirmait : « Je n’ai aucun doute : nous passerons le seuil des 5 % et nous aurons des élus. » (Le Parisien, jeudi 16 mai 2019). Mais aussi : « Je suis convaincu que nous ferons plus que le Parti socialiste le 26 mai » (Ouest-France, mercredi 22 mai 2019).
Bernard Morvan
Crédit photo : Marion Germa/Wikimedia (cc)
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