Le fish and chips, un excellent plat britannique qui ne sera bientôt plus qu’un lointain souvenir ? Une étude révèle que les poissons utilisés pour sa préparation ont un avenir très incertain…
Changement climatique, encore !
Accompagné d’une purée de pois et d’un zest de citron, difficile de résister à un bon fish and chips. Mais ce poisson enrobé de chapelure que l’on déguste avec des frites pourrait bientôt ne plus figurer sur les cartes de vos pubs fétiches. Voilà qu’une étude publiée dans la revue Philosophical Transactions of the Royal Society B nous apprend que des espèces de poissons comme le cabillaud ou le haddock sont menacées de disparaître. La cause serait, une fois de plus, la hausse des températures induisant une réduction de l’oxygène dans les océans.
Un changement climatique auquel les poissons en question seraient sensibles. Les recherches ont été conduites par l’équipe du professeur Spicer de l’Université de Plymouth et le British Antarctic Survey. Les résultats, fondés sur une analyse des crustacés de l’Antarctique, corroborent la théorie selon laquelle les espèces marines plus grandes sont plus vulnérables au réchauffement de l’eau.
Les scientifiques ont analysé quatre types d’amphipodes (petits crustacés) qui sont abondants au large des côtes occidentales de l’Antarctique. Ils ont alors découvert que lorsque la quantité d’oxygène dans leur eau est réduite, leur taille diminue.
Fish and chips : disparition ou réduction ?
À l’horizon 2050, les perspectives ont de quoi inquiéter. Avec, à la clé, une disparation ou une forte réduction des stocks de certains poissons. Rappelons que des recherches antérieures ont suggéré que certaines espèces pourraient voir leurs effectifs se réduire d’un quart d’ici 2050.
Le professeur John Spicer, co-auteur de l’étude et zoologiste marin à l’Université de Plymouth, étudie depuis plus de 30 ans les effets du changement climatique sur les organismes océaniques. À propos des résultats de l’étude, il considère que ces évolutions sont un « sujet de préoccupation majeur ». Et d’ajouter que « beaucoup de grandes espèces seront presque certainement les premières victimes de notre océan qui se réchauffe et qui manque d’oxygène ».
Poissons : des espoirs et des nuances
Cependant, pour le professeur Spicer, « il serait imprudent de fonder nos espoirs sur un tel “sauvetage évolutif”. De nombreuses espèces de grande taille seront presque certainement les premières victimes de notre océan réchauffé et pauvre en oxygène ».
Des études antérieures ont montré que les changements climatiques pourraient entraîner le remplacement des populations de cabillauds par d’autres espèces telles que les calmars, les sardines, le maquereau et le rouget. La hausse des températures de l’océan a déjà réduit les stocks mondiaux de poissons de près de 5 % et jusqu’à 35 % dans les principales régions de pêche telles que la mer du Nord. Des perspectives peu réjouissantes pour les amoureux de la nature, de l’océan… et du fish and chips !
Crédit photos : Pixabay (Pixabay License/Famifranquoi)
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