Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Changement climatique : serez-vous bientôt privés de fish and chips ?

Le fish and chips, un excellent plat britannique qui ne sera bientôt plus qu’un lointain souvenir ? Une étude révèle que les poissons utilisés pour sa préparation ont un avenir très incertain…

Changement climatique, encore !

Accompagné d’une purée de pois et d’un zest de citron, difficile de résister à un bon fish and chips. Mais ce poisson enrobé de chapelure que l’on déguste avec des frites pourrait bientôt ne plus figurer sur les cartes de vos pubs fétiches. Voilà qu’une étude publiée dans la revue Philosophical Transactions of the Royal Society B nous apprend que des espèces de poissons comme le cabillaud ou le haddock sont menacées de disparaître. La cause serait, une fois de plus, la hausse des températures induisant une réduction de l’oxygène dans les océans.

Un changement climatique auquel les poissons en question seraient sensibles. Les recherches ont été conduites par l’équipe du professeur Spicer de l’Université de Plymouth et le British Antarctic Survey. Les résultats, fondés sur une analyse des crustacés de l’Antarctique, corroborent la théorie selon laquelle les espèces marines plus grandes sont plus vulnérables au réchauffement de l’eau. 

Les scientifiques ont analysé quatre types d’amphipodes (petits crustacés) qui sont abondants au large des côtes occidentales de l’Antarctique. Ils ont alors découvert que lorsque la quantité d’oxygène dans leur eau est réduite, leur taille diminue.

Fish and ships

Cabillaud d’Atlantique nord. Source : Wikipédia

Fish and chips : disparition ou réduction ?

À l’horizon 2050, les perspectives ont de quoi inquiéter. Avec, à la clé, une disparation ou une forte réduction des stocks de certains poissons. Rappelons que des recherches antérieures ont suggéré que certaines espèces pourraient voir leurs effectifs se réduire d’un quart d’ici 2050.

Le professeur John Spicer, co-auteur de l’étude et zoologiste marin à l’Université de Plymouth, étudie depuis plus de 30 ans les effets du changement climatique sur les organismes océaniques. À propos des résultats de l’étude, il considère que ces évolutions sont un « sujet de préoccupation majeur ». Et d’ajouter que « beaucoup de grandes espèces seront presque certainement les premières victimes de notre océan qui se réchauffe et qui manque d’oxygène ».

Par ailleurs, John Spicer a souligné qu’au cours des 50 dernières années, « l’oxygène dans nos océans a diminué d’environ 2 à 5 % ». Ce qui a déjà eu un effet sur l’évolution des espèces. Mais les conséquences risquent donc de s’aggraver à l’avenir puisque, s’ils ne s’adaptent pas, de nombreux invertébrés marins de plus grande taille vont soit rétrécir en taille, soit disparaître. Avec en prime un impact très négatif sur les écosystèmes dont ils font partie. Il a été constaté que les espèces plus grandes souffraient d’inconvénients respiratoires lorsque les niveaux d’oxygène étaient réduits, par rapport aux animaux plus petits.

Poissons : des espoirs et des nuances

Toutefois, le tableau n’est pas totalement noir malgré tout. Les chercheurs ont démontré que certaines espèces étaient parvenues à mettre au point des mécanismes pour compenser les réductions d’oxygène. De plus, cela biaise quelque peu la mise en évidence du lien entre la taille et la survie future.

Cependant, pour le professeur Spicer, « il serait imprudent de fonder nos espoirs sur un tel “sauvetage évolutif”. De nombreuses espèces de grande taille seront presque certainement les premières victimes de notre océan réchauffé et pauvre en oxygène ».

Des études antérieures ont montré que les changements climatiques pourraient entraîner le remplacement des populations de cabillauds par d’autres espèces telles que les calmars, les sardines, le maquereau et le rouget. La hausse des températures de l’océan a déjà réduit les stocks mondiaux de poissons de près de 5 % et jusqu’à 35 % dans les principales régions de pêche telles que la mer du Nord. Des perspectives peu réjouissantes pour les amoureux de la nature, de l’océan… et du fish and chips !

Crédit photos : Pixabay (Pixabay License/Famifranquoi)
[cc] Breizh-info.com, 2019, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – V

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

Les commentaires sont fermés.

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

Environnement

Daniel Husson secoue le débat climatique avec son livre « Climat, de la confusion à la manipulation »

Découvrir l'article

Economie, Sociétal

Granville (50). Devenu trop rare, le bulot perd son label MSC « pêche durable »

Découvrir l'article

Environnement

Élevage de poissons : les Européens réclament des normes de bien-être plus strictes

Découvrir l'article

Environnement, Santé

Santé. Les poissons que nous consommons infestés de microplastiques ?

Découvrir l'article

A La Une, Environnement, Immigration, International, Sociétal

Grand remplacement. Les Européens plus inquiets de l’immigration que du changement climatique

Découvrir l'article

Environnement, GUINGAMP

Plouisy, Le Verdon-sur-Mer, Boulogne-sur-Mer…L’ONG Welfarm s’oppose à trois projets de très grands élevages de saumons en France

Découvrir l'article

Environnement

L’Ifremer célèbre 40 ans d’engagement pour l’Océan, des abysses à la surface, de la côte au large

Découvrir l'article

Environnement

Poissons d’eau douce de France : un guide de poche pour tous savoir !

Découvrir l'article

Economie, Environnement, LORIENT, Sociétal

Surpêche. 20 % des poissons débarqués en France seraient concernés [Vidéo]

Découvrir l'article

Environnement

Pêche. 56 % des volumes de poissons débarqués en 2022 proviennent de populations exploitées durablement

Découvrir l'article

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky