Le changement climatique pourrait rendre la Sibérie gelée habitable d’ici quelques décennies, selon une récente étude. La perspective vous tente ?
La Sibérie va-t-elle devenir tempérée ?
Lorsque l’on évoque le nom de « Sibérie », l’idée d’une destination où règne la douceur de vivre ne nous vient pas directement à l’esprit. Et pour cause ! Dans ce vaste territoire situé au nord de la Russie, les températures tombent parfois sous la barre des -70°C. Mais les choses pourraient bien changer à l’avenir sous l’effet du changement climatique.
C’est ce que laissent penser les résultats des travaux conduits conjointement par des scientifiques de l’Institut des forêts Soukatchev (Russie) et du Centre de recherche Langley (États-Unis). Il apparaît ainsi que les températures pourraient augmenter jusqu’à 9,1°C d’ici les années 2080, tandis que la fonte massive ferait régresser le pergélisol. Dans ces conditions, de grandes parties de la Sibérie pourraient devenir habitables avant la fin de ce siècle.
Sibérie : migrations en vue
Dans le détail, les températures pourraient alors connaître une hausse de 3,4 à 9,1°C en plein hiver et de 1,9 à 5,7°C en plein été. D’autre part, le pergélisol (zone où le sous-sol est gelé en permanence) connaîtrait une régression : de 65 % des sols occupés actuellement, il n’en couvrirait plus que 40 % en Sibérie en 2080.
De quoi envisager de nouvelles zones plus facilement habitables dans cette région immense de la Russie qui représente 77 % du territoire russe. Une Sibérie qui concentre par ailleurs 27 % de la population du pays. Toutefois, selon les chercheurs, les éventuelles migrations vers la région dépendront surtout des investissements d’infrastructures de transport, car la région est actuellement mal desservie.
Quel potentiel habitable en Sibérie ?
Pour déterminer plus précisément quelles zones de Sibérie pourraient accueillir des populations, le groupe de recherche a utilisé un indicateur dénommé « Ecological Landscape Potential » ou « ELP ». Ce dernier, traductible par « potentiel écologique du paysage », permet de savoir dans quelle mesure des territoires peuvent devenir habitables par des humains.
Parmi les éléments pris en compte, se trouvent la température et l’hydrométrie nécessaires au développement de la végétation. Compte tenu du réchauffement évoqué précédemment, l’indicateur ELP pourrait alors augmenter sur une surface représentant entre 15 et plus de 50 % de la Sibérie d’ici 2080 selon les scénarios. Du moins chaud au plus chaud. Une perspective inéluctable ?
Crédit photos : Pixabay (Pixabay License/jackmac 34)
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