Le Crime mondialisé. État des lieux en 99 vérités. Voici un nouveau livre choc du criminologue Xavier Raufer. Qui a mené un travail sur le crime organisé à travers le monde, un travail que ne font plus les journalistes de la presse mainstream qui se contentent souvent de copier-coller ce que dit l’AFP. On y découvre des chiffres terrifiants sur l’ampleur et les conséquences du trafic de migrants qui arrivent en Europe. Mais aussi sur la drogue, sur les réseaux organisés sévissant dans le monde entier.
Qui dirige désormais Cosa Nostra ? Pourquoi les prisons françaises sont-elles devenues des passoires ? Où trouve-t-on la cocaïne la plus pure ? Existe-t-il vraiment un lien entre l’afflux de migrants en Europe et la criminalité ? Xavier Raufer livre ici une encyclopédie du crime, étonnante et passionnante, sur toute la surface de la planète. En utilisant les données les plus récentes (collectées par Crimino, sa base documentaire criminologique), il révèle l’autre face de la mondialisation, où les tueries de masse s’exportent des États-Unis au reste de la planète, et où l’Afghanistan est devenu un immense champ de pavot.
Chiffres à l’appui, il revient ainsi sur les faits divers qui ont fait l’actualité, et sur ceux dont on a étrangement peu parlé. Des crimes sexuels en passant par les nouvelles mafias, de la piraterie maritime aux trafics d’êtres humains, rien n’est laissé au hasard dans ce livre-événement qui donne aux lecteurs les clés pour participer au débat public sur la sécurité internationale. Une somme indispensable, pour comprendre enfin le monde dans lequel nous vivons.
Un livre passionnant, terrifiant par ce qu’il révèle. Un livre qui nous a incité à interviewer son auteur, Xavier Raufer. Entretien coup de poing.
Xavier Raufer —Le crime mondialisé — éditions du Cerf — 18 €
Breizh-info : Qu’est-ce qui vous a amené à écrire ce livre « Le crime mondialisé » ?
Xavier Raufer : Une réaction à une pratique des médias nommée Fact Checking. Au début, une bonne idée, car mieux vaut que le public retienne des données justes plutôt que fausses, mais Niel, Drahi &co., ont perversement et négativement tourné l’idée de départ. En gros, ceux qu’ils aiment disent juste et ceux qu’ils détestent, propagent des erreurs. C’est devenu une arme dans leur panoplie.
J’ai donc réuni des éléments, faits, statistiques et données criminologiques, destinés à prouver ce que j’affirmais. J’ai alors découvert qu’il y avait tant d’informations disponibles, de données accessibles, que j’ai fondé une importante base documentaire. Bien sûr, il n’y a pas pas tout sur tout, mais nous y enregistrons l’essentiel de ce que la planète sait sur tel trafic, tel groupe criminel.
J’ai accumulé tout cela cela avec mon groupe de travail, étudiants, etc. Par exemple, de passionnants rapports du Sénat contenant des masses de données jamais exploitées. Idem issu des sites ou bases de données d’Interpol, des Nations-Unies, d’Europol, etc.. Ayant accumulé durant trois ans, j’ai été voir un grand éditeur parisien, mon ami Jean-François Colosimo, patron des éditions du Cerf, avec 12 volumes de données. Il a eu l’idée de la présentation et du style de ce livre. En prenant des trentenaires pour repérer les faits marquants, les thématiques-choc, pouvant intéresser la jeunesse. Ils ont sélectionné 99 thèmes qui ont donné ce livre.
Breizh-info.com : Pourquoi avoir choisi Alain Bauer pour la préface ?
Xavier Raufer : Cela fait bientôt 25 ans que nous coopérons, notamment, ces dernières années, au master de criminologie au CNAM. C’est un vieil ami. La base de données criminologique ci-dessus évoquée sert aussi à mon enseignement du CNAM : voici la raison.
Breizh-info.com : Quelles sont les vérités de cet état de lieux qui vous ont le plus choqué, marquées ?
Xavier Raufer : Ce n’est pas une affaire de faits spécifiques. Cela fait 35 ans que j’exerce ce métier de criminologue, donc plus grand chose ne m’étonne, comme un médecin qui a un tiers de siècle de diagnostics derrière lui. Ce qui m’effare c’est de constater combien ceux qui devraient informer sur ces sujets (les médias) ne le font pas. Car les éléments, les indéniables faits, données, etc. que nous récoltons et vérifions, sont loin de ce que relatent les médias. Un exemple :
Selon Europol, coordination des 28 polices de l’Union européenne, 90 % des migrants, au minimum, passant d’Afrique en Europe par la Méditerranée, sont victimes du crime organisé. Ce ne sont pas des malheureux cherchant une vie meilleure comme nous serinent Libération et Le Monde – bien plutôt les victimes d’un monstrueux trafic d’esclaves.
Que cela soit tu, on comprend bien pourquoi. Dans la logique Soros-Davos-merveilleuse-mondialisation, l’industrie a besoin d’esclaves – tant pis si les populations indigènes d’Europe n’en veulent pas.
Breizh-info.com : Sur ce crime organisé mondial que constitue le trafic de migrants — il y a la même chose entre le Mexique et les USA — qui est derrière ? Des mafias ?
Xavier Raufer : D’abord, attention aux termes. Des mafias, il y en a 7-8 dans le monde ; ce qui les distingue de la criminalité usuelle, c’est leur dimension séculaire. Quand le juge Falcone, assassiné peu après, rencontre le deuxième repenti de Cosa Nostra Salvatore « Toto » Contorno, celui-ci se présente comme « homme d’honneur de la 7e génération ». Une mafia c’est rare et séculaire. Il y en a au Japon, en Chine, dans le sud de l’Italie, en Albanie, en Turquie, etc. Quand les médias appellent « mafia » toute bande de voleurs de poules, c’est lamentable. Imaginez que vous ayez un panaris et que le médecin vous annonce un cancer. Utiliser les mots à tort et à travers interdit de faire le diagnostic.
Derrière la migration organisée opèrent des réseaux criminels transportant des victimes, issues par exemple du Burkina Faso, du Nigéria, etc., ensuite vendues comme esclaves en Libye, 200 dollars la tête, pour travailler dans les champs de leurs « propriétaires » comme dans l’Amérique du XVIIIe siècle. C’est ce trafic qui est détestable. Les migrants sont ainsi d’abord des victimes. 9 femmes nigérianes sur 10 trafiquées par la Méditerranée sont captées par les proxénètes (Africains eux aussi) dans les camps du sud de l’Italie, puis prostituées de force. Il y a des récits terrifiants de viols, de maléfices vaudou… c’est un trafic d’esclaves.
Breizh-info.com : Mais du coup, comment peut-on appeler ces associations qui, en France par exemple, appellent à l’accueil de migrants, et fabriquent un appel d’air ? Des idiots utiles ? Des complices de cette criminalité ?
Xavier Raufer : Les deux coexistent. Cela va du chrétien de gauche imaginant qu’il aide des malheureux, jusqu’au complice cynique de ces réseaux criminels. S’il y avait plus souvent de vraies enquêtes policières là dessus, on aurait des surprises.
Breizh-info.com : Qu’est-ce que les gouvernants peuvent faire face à l’ampleur de ce phénomène ?
Xavier Raufer : les dirigeants de France et de l’Union européenne savent cela par cœur. La France a des satellites militaires qui observent ces trafics au quotidien. Des autobus, des camions, transportent ces migrants. On les voit quitter le Nigéria, parcourir le désert.
Comment opérer sans une logistique (eau, nourriture, carburant) pour traverser le désert ? Voyez la carte de l’Afrique entre le golfe de Guinée et la Libye : des milliers de kilomètres de désert – la logistique de ces trafics est forcément organisée et contrôlée. Et sur la côte libyenne, les bateaux et canots ne poussent pas sur les arbres. Les États en Europe le savent bien, mais Bruxelles fuit ses responsabilités en prétextant qu’elle n’a « pas de mandat » pour agir décisivement, et renvoie la balle aux États européens.
Breizh-info.com : Vous voulez dire que ce qui se déroule actuellement sous nos yeux n’est possible qu’en raison d’une bureaucratie qui refuse d’agir ?
Xavier Raufer : pour l’essentiel, oui – ça semble arranger tout le monde de se renvoyer la patate chaude. Pourtant, encore une fois, nous avons en Europe toutes les informations utiles. Et quand on veut arrêter un trafic, on peut. Regardez les décisions de Salvini. Plus d’arrivées en Italie, le flux de migrants détourné par les réseaux criminels vers le Maroc et l’Espagne – en une semaine et au coup de sifflet – preuve que c’est bien organisé.
Tout est question de décision politique, de volonté d’agir. Si des navires de guerre interdisent de passer et capturent les pirates et trafiquants d’êtres humains, le trafic s’interrompt. Voyez les pirates au large de la Somalie : plus un seul.
Breizh-info.com : Quelles sont les autres grandes menaces type crime organisé dans le monde actuel et à venir ?
Xavier Raufer : le plus préoccupant est à présent l’inondation de cocaïne en l’Europe. Les niais qui parlent de dépénaliser le cannabis, comme pur argument électoral-démagogique, ne réalisent pas que les narcos les écoutent ou les lisent. Ainsi, de peur de voir le marché du cannabis leur échapper en partie, ces trafiquants se sont-ils tournés vers un trafic bien plus lucratif – et lui, peu susceptible d’être dépénalisé : celui de la cocaïne. Ainsi, ils ont sanctuarisé leur business. Résultat de la maladresse et de l’incompétence de politiciens démagogues, il n’y a jamais tant eu de cocaïne en Europe.
Propos recueillis par YV
Crédit photos : Pixabay (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2019, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – V
Une réponse à “Xavier Raufer (criminologue) : « 90 % des migrants qui passent de l’Afrique à l’Europe sont victimes du crime organisé » [Interview]”
[…] BREIZH-INFO […]