Les Frères musulmans de « Musulmans de France », nouveau nom de l’UOIF, ont inauguré leur mosquée géante de Mulhouse, nommée En Nour, samedi 25 mai dernier. Selon le quotidien local L’Alsace, 2 900 musulmans étaient présents pour leur première prière dans ce lieu qui a nécessité dix ans de travaux et des financements conséquents du Qatar, plus de 2,5 millions d’euros, et 230 000 euros de la ville. Le projet était soutenu par Youssef Al Qaradawi en personne qui s’était fendu d’une vidéo d’appel aux dons, et Safwat Hijazi, actuellement emprisonné en Égypte pour terrorisme, était venu en personne visiter l’association AMAL qui gère la mosquée en juin 2010.
Les Frères musulmans s’implantent dans l’est de la France
Un nouveau bastion pour les Frères musulmans dans l’est de la France, car la grande mosquée de Reims, en service depuis trois ans, a aussi été inaugurée en grande pompe cette année 2019, en mars, avec le sous-préfet, la député LREM Aina Kuric, et des dignitaires du Qatar et du Koweït, pays donateurs. La présence d’Amar Lasfar, président de Musulmans de France, marquait l’importance stratégique de cette mosquée de 3 700 m2 avec minaret et coupole pouvant recevoir 2 000 personnes. De la littérature de Abu Bakr Al Jazari (mort en août 2018) a été repérée dans la librairie de la mosquée, notamment son ouvrage phare La voie du musulman où il interdit d’édifier des églises en terre d’islam et insiste longuement sur le jihâd afin « d’éradiquer toute autre adoration que celle du Seigneur ». Cette base de la confrérie leur permet d’inviter ses cadres internationaux comme Zied Daoulatli en février 2016, membre dirigeant d’Ennahda.
Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a encore récemment rassuré « Musulmans de France » cette semaine en choisissant Strasbourg pour participer à la rupture du jeûne (iftar) le 29 mai dernier. Car c’est Abdelhaq Nabaoui de MF qui préside le Conseil Régional du Culte Musulman en Alsace. Et le ministre n’a pas manqué de le féliciter :
« J’ai souhaité aller à la rencontre du CRCM Alsace qui est exemplaire et qui souhaite faire bouger les choses. Je déplore la frilosité du CFCM. Il y a là un enjeu pour la République comme pour l’islam. J’en appelle à tous ceux qui veulent faire entendre leur voix : nous les écouterons au plus près du terrain. (…) L’islam se construit partout et pas seulement à Paris. Les dynamiques peuvent se construire localement. Les préfectures sont à votre écoute. À Strasbourg, le CRCM Alsace est un exemple, un laboratoire d’idées pour le futur de l’islam en France de par sa relation de confiance avec les collectivités, la prévention de la radicalisation, le dialogue entre les acteurs avec le conseil des imams… Chaque démarche constructive, vous la continuez, avec une méthode faite de pragmatisme et d’un dialogue large. Je souhaite que cette méthode se diffuse dans d’autres régions. »
Lutter contre la radicalisation avec les Frères musulmans, on se pince. D’autant que Abdelhaq Nabaoui a aussi rejoint l’AMIF d’Hakim el Karoui noyauté par la mouvance frériste. En Alsace, beaucoup de mosquées sont sous influence d’imams passés par MF (ex-UOIF) : la mosquée Al Imane avec son imam Mohsen Ayachi, la mosquée du quartier du Port du Rhin dont un des fondateurs, Abobacar, a été formé à l’IESH, ou encore celle du quartier de la gare qui a pour imam l’Égyptien Ahmed Sami.
Aucune restriction n’est envisagée par l’État et c’est ainsi qu’un centre médical musulman est en préparation avenue François Mitterrand toujours dans la capitale alsacienne, à l’initiative de l’association Passerelle abondée par Qatar Charity.
Pour être complet, une école dénommée Iqraa basée à Lingolshem à côté de Strasbourg est aussi financée par le Qatar à hauteur de 101 000 euros.
200 mosquées liées aux Frères musulmans en France
L’année 2019 est excellente pour les Frères Musulmans en France. Le préfet de l’Essonne a assisté à l’inauguration de la mosquée de Massy en avril 2019, dont la chaîne Youtube diffuse les conférences organisées en son sein. Les invités sont par exemple Hassan Iquioussen ou Hani Ramadan. Ce dernier prépare les esprits au jihâd en vue d’instaurer un État islamique :
« Le monde musulman est en ébullition. Cette force peut et doit être orientée vers un État islamique, un État appliquant le Coran et la Sunna.(…) Les musulmans ne retrouveront jamais leur bonheur perdu s’ils ne reviennent pas au jihad et ne cherchent pas à établir un État islamique ». (Hani Ramadan, Sermons du vendredi, rappels et exhortations, éditions Tawid, 2011, page 465.)
Autre grande mosquée avec coupole et minaret terminée cette année, celle de Bussy-Saint-Georges, où un reportage photo du site Dômes et Minarets montre le référencement de livres à la gloire de Sayyed Qutb, les livres d’Abu Bakr Al Jazairi et le Fiqh al Sunna du Frère musulman cheikh Sayyid Sabiq (mort en 2000) surnommé le « Mufti du sang » en Égypte. À Grenoble, le député LREM Olivier Véran s’est rendu chez les Frères musulmans locaux pour partager un iftar et soutenir leur projet de grande mosquée. Pour finir, une autre mosquée avec minaret est en fin de construction à Rouen, nommée Al Kaouthar, dirigée par l’Union des Musulmans de Rouen, qui diffuse les textes de Hassan Al Banna sur son site internet.
Les mosquées fréristes avoisinent le nombre de deux cent en France, et ont une dynamique ascendante. Le fait que Musulmans de France contrôle deux des principaux instituts de formations d’imams et prédicateurs (IESH), à Saint-Léger du Fougeret dans la Nièvre, et à Aubervilliers, prépare l’avenir. D’autant que la Fédération Nationale de l’Enseignement Musulman (FNEM), qui regroupe 27 écoles primaires et une dizaine de collèges-lycées, avec des nouveaux projets, est aussi un organe de MF mis sur pied en 2015.
Pour les nombreux faux spécialistes réfutant l’appartenance de MF aux Frères musulmans, rappelons cet aveu de son ancien dirigeant Lahj Thami Breze au journal algérien L’Expression le 16 mai 2002 : « Nous sommes des Frères musulmans mais nous ne sommes pas les Frères musulmans. Tout le monde, à mon avis, doit être fier des Frères musulmans. »
La confrérie totalitaire a de beaux jours devant elle en France malgré la fermeté de façade du Président lors de son dernier discours aux Français le 25 avril dernier sur l’islam politique. Emmanuel Macron n’avait-il pas dit sur BFMTV en mai 2017 « Je ne vais pas interdire l’UOIF » ? Quant au premier ministre Édouard Philippe, il a laissé le Qatar financer la mosquée UOIF du Havre, avant de venir l’inaugurer :
Via Observatoire de l’islamisation
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