Avec une augmentation de 5,9 % HT des tarifs réglementés de l’électricité actée pour le 1er juin 2019, le pouvoir d’achat des Français se voit à nouveau amputé par le coût de l’énergie. Mais quelles sont les conséquences concrètes de ces augmentations pour les ménages ? Sont-ils en mesure d’absorber ces hausses ? Quels nouveaux phénomènes, aujourd’hui minoritaires, présagent les comportements de demain ?
Eni et Odoxa ont interrogé les Bretons sur leurs perceptions, leurs attitudes et les solutions souhaitées face à l’accroissement des tarifs de l’électricité validé par l’État. L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 3 003 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de l’interviewé) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées en ligne du 15 au 25 mars 2019.
Bretagne : hausse des factures, consommations en baisse !
Quand il s’agit de faire diminuer le montant des factures d’électricité, 66 % des Bretons (vs 58 % des Français) pensent qu’ils pourraient faire plus d’efforts, même s’il est important de noter que 53 % d’entre eux affirment déjà en faire beaucoup (vs 45 % des Français). En Bretagne, 73 % des habitants déclarent réduire leur consommation, 6 points de plus que la moyenne nationale plaçant ainsi la région en première place de ce podium avec la Normandie. Et avec encore une fois l’un des taux les plus élevés de France, 56 % des Bretons pensent à changer de fournisseur.
Dépenses réduites et sacrifices pour ne pas finir asphyxiés
Une hausse des prix de l’électricité implique des économies à faire sur d’autres dépenses. Représentatifs de la moyenne nationale, ce sont plus de quatre Bretons sur dix qui sont contraints de sacrifier un autre poste de dépense (43 %).
Au palmarès des sacrifices, « Cinéma, sorties et loisirs » sont en tête des économies concédées (72 % vs 76 % national), suivent ensuite l’habillement (57 % vs 58 % au niveau national), les achats pour la maison (55 % vs 53 %), les voyages (49 % vs 53 %). Enfin 34 % des Bretons admettent faire des sacrifices sur l’alimentation. Il s’agit de l’un des taux les plus élevés de France malgré une moyenne nationale déjà conséquente à 32 %.
En Bretagne, 5 points au-dessus de la moyenne nationale à 41 %, ce sont 46 % des habitants de la région qui puisent dans leur épargne pour pallier l’augmentation de leur facture d’électricité. Et quand 53 % des Bretons pensent à repousser un projet d’achat important (vs 46 % national), 6 % affirment prendre un crédit à la consommation pour honorer les paiements.
68 % des Bretons dans l’inconnu concernant la variation des prix
À l’occasion de cette enquête, les sondeurs ont évalué le niveau de connaissance des Français face aux fluctuations des prix de l’électricité et le constat est clair, les Français payent mais ne savent pas. Et en Bretagne, on n’échappe pas à cet état de fait concernant la (non) connaissance de « ce et ceux » qui édictent les variations du poids de la future facture d’électricité. En effet, 68 % des Bretons concèdent mal ou très mal connaître les facteurs d’augmentation ou de baisse… Légèrement supérieur à la moyenne nationale.
Mais s’ils doivent faire des hypothèses, pour eux comme pour le reste des régions, les hausses sont dues à l’augmentation des taxes (63 % vs 60 % au niveau national). Pour 41 % des Bretons interrogés, les baisses tarifaires possibles sont décidées par la baisse des coûts de production de l’électricité.
Quelles solutions d’urgence ?
Enfin, l’enquête a également testé trois hypothèses qui permettraient de mieux gérer, voire de faire baisser les consommations en électricité domestique, toutes trois approuvées par une nette majorité des Français. Mais qu’en est-il en Bretagne ?
- La facturation mensuelle basée sur la consommation réelle est la proposition qui séduit le plus les Bretons. Ils y sont d’ailleurs les plus favorables de France (81 % vs 78 % national).
- Le contrat à prix fixe pendant plusieurs années représente également une solution que 79 % des habitants de la région souhaiteraient voir se développer, plébiscitant également cette mesure au-delà de la moyenne nationale (73 %).
- Dans une moindre mesure, 58 % des Bretons sont aussi favorables au calcul des taxes sur l’électricité en fonction du revenu du ménage.
Des solutions qui, toutefois, influent à la marge sur les prix de l’électricité. Pour vraiment les faire baisser, il n y a que deux possibilité : baisser les taxes, et/ou faire pression (y compris militaire et économique) sur les pays producteurs de pétrole. Une question de volonté politique, comme d’habitude…
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