Adrien Rodier, membre du bureau politique du mouvement Racines d’Avenir, nous adresse une tribune libre à la suite des élections européennes. Nous la reproduisons ci-dessous.
Les résultats de ce dimanche 26 mai portent en eux une teneur à la fois destructrice et salvatrice. Jamais dans l’histoire de la Vème République nous n’avions vu les deux partis dits « de gouvernement » pointer au soir d’une élection avec des scores si faibles. Cet aspect destructeur n’est que l’aboutissement d’une recomposition entamée depuis l’élection présidentielle, et renforçant ce nouveau clivage progressiste/populiste.
Cependant, ce résultat porte paradoxalement le germe d’un nouvel espoir. Il montre que cet électorat favorisant hiérarchiquement son portefeuille au détriment de ses valeurs a majoritairement rejoint Emmanuel Macron depuis 2017.
Ne reste plus que cette droite décomplexée, patriote et attachée à ses principes. L’histoire montre que ce sont les partis qui s’adaptent aux électeurs et non l’inverse.
Une prise de conscience doit donc s’opérer au sommet.
Car aujourd’hui Les Républicains butent sur deux écueils : leur incarnation et leur orientation. Concernant le premier point, Laurent Wauquiez – malgré un choix audacieux et louable de choisir comme tête de liste François-Xavier Bellamy – est très clairement menacé, les prochaines heures étant décisives. Est-ce que l’éjection de Laurent Wauquiez ferait entrer LR dans une nouvelle crise politique ? Rien n’est moins sûr tant le désert de personnalités à même d’assumer ces responsabilités est grand. Et ce n’est certainement pas Gérard Larcher – tenant de cette droite molle – qui serait à même d’insuffler une nouvelle dynamique. La stratégie d’alliance conventionnelle avec le centre est non seulement obsolète mais nuisible, ce cas de figure permettant d’atteindre seulement 11 % des voix avec l’UDI, soit trois fois moins qu’en 2007.
L’orientation, quant à elle, reste le point central de cette humiliante défaite. L’obstination constante à vouloir esquiver tout rapprochement avec le Rassemblement National – même philosophique – tend à faire de ce parti « l’idiot utile de La République En Marche ». Emmanuel Macron étant assuré en cas de nouveau duel avec Marine Le Pen au second tour, que peu importe le candidat LR, ce dernier appellera au « front républicain » à l’instar de François Fillon.
Cela serait non seulement délétère, mais préjudiciable à l’avenir de la France, l’immigration et le communautarisme atteignant un paroxysme sous peu irrémédiable.
Empêcher la réélection d’Emmanuel Macron doit donc être une priorité.
Les prochaines élections – communales et régionales – feront office de révélateur. LREM ne dispose d’aucune assise locale tandis que Les Républicains sont traditionnellement bien implantés localement. Mais ces derniers risquent de subir le délitement qui les atteint au niveau national. De nombreuses communes et/ou régions seront menacées par LREM ou le RN, les alliances choisies révéleront la réelle orientation que souhaite prendre ce parti aujourd’hui marginalisé.
L’intérêt de la France doit primer sur cette barrière morale imposée par la gauche.
Adrien Rodier, Membre du bureau politique de Racines d’Avenir
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