Des rivières du monde entier sont contaminées par des antibiotiques. Lesquels atteignent parfois des niveaux 300 fois supérieurs aux seuils de sécurité. L’Afrique et l’Asie sont les territoires les plus concernés.
Antibiotiques : une pollution automatique ?
Les antibiotiques, dernière pollution recensée dans les fleuves de la planète. C’est ce qu’indique une étude de grande envergure qui a été présentée le 27 mai à Helsinki (Finlande) par une équipe de scientifiques de l’Université de York. Sur un échantillon de 711 sites testés par les chercheurs, il apparaît que 65 % d’entre eux (111) contiennent des antibiotiques. Les recherches des scientifiques ont porté sur 14 antibiotiques couramment utilisés dans 72 pays.
Selon le professeur William Gaze, chercheur spécialisé dans la résistance aux antimicrobiens, « même les faibles concentrations observées en Europe peuvent entraîner l’évolution de la résistance et augmenter les risques de transfert de gènes de résistance à des agents pathogènes humains ».
En pratique, c’est par le biais des rejets des stations d’épuration que ces fortes quantités d’antibiotiques parviennent à gagner les cours d’eau. Mais aussi par les ruissellements naturels. Avec pour principale conséquence l’adaptation puis la survie des bactéries face à ces antibiotiques. Un phénomène qui inquiète l’ONU (Organisation des Nations unies). Elle a ainsi alerté le mois dernier que ces bactéries résistantes pourraient causer la mort de 10 millions d’individus sur la planète d’ici 2050.
Pollution des fleuves : l’Afrique en premier !
Plus généralement, ce sont les sites du Bangladesh, du Kenya, du Ghana, du Pakistan et du Nigeria qui ont indiqué les plus fortes présences d’antibiotiques dans les fleuves. Pas de quoi relativiser pour autant la situation de nos fleuves d’Europe, qui est, elle aussi, inquiétante.
Crédit photos : Wikimedia Commons (CC/Chking2)
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