Comment évolue l’épidémie de VIH en Afrique ? Les dernières données montrent que le virus reste la première cause de décès dans certains pays.
SIDA : première cause de mortalité en Afrique subsaharienne
En Afrique, une récente étude sur le taux d’infection du VIH indique que le virus est toujours la cause la plus fréquente de décès en Afrique subsaharienne. Rappelons que le VIH, ou virus de l’immunodéficience humaine, est un type de virus qui peut ensuite déclencher la maladie du SIDA (syndrome d’immunodéficience acquise). Le document nous apprend que, sur le continent africain, certaines régions ont plus de 30 % de leur population vivant avec le VIH et, dans de nombreux endroits, ce taux a augmenté depuis le début des années 2000. Et ce, malgré le développement rapide de la thérapie antirétrovirale (TARV).
Par ailleurs, l’intérêt de cette publication scientifique est que celle-ci fournit des estimations géographiques précises de la prévalence du VIH et du nombre de personnes vivant avec le virus. De quoi donner quelques pistes de réflexions à l’ONUSIDA (programme de l’ONU destiné à coordonner l’action des différentes agences spécialisées de l’ONU pour lutter contre la pandémie de VIH/SIDA) dont l’objectif affiché est d’éliminer l’épidémie d’ici 2030.
VIH : augmentation dans 16 pays
Dans le détail, les résultats de l’étude démontrent que la prévalence du VIH est la plus élevée en Afrique subsaharienne australe, principalement au Botswana, au Zimbabwe, en Zambie et en Afrique du Sud.
Le pays où le taux est le plus élevé est le Swaziland, où l’on estime qu’environ 27,2 % de la population sont infectés. Dans une partie du pays, plus de 30 % des personnes âgées de 15 à 49 ans seraient atteintes du VIH. Une autre carte montre comment la prévalence du VIH a changé depuis le début de ce XXIe siècle.
Les résultats ont montré des progrès dans certaines parties du Zimbabwe, où le taux d’infection a chuté de près de 15 % depuis 2000. Toutefois, dans 16 pays, la prévalence estimée du VIH a augmenté au cours des deux dernières décennies. C’est notamment le cas de l’Afrique du Sud.
Selon les auteurs du rapport, d’importantes différences existent entre les régions et même de petites superficies à l’intérieur des pays. Les chercheurs ont également averti que même dans les endroits où les taux d’infection étaient plus faibles, de nombreuses personnes ne recevaient aucun traitement.
Les objectifs de l’ONUSIDA intenables ?
Malgré cette augmentation des cas évoquée précédemment, les dépenses consacrées à la lutte contre le VIH en Afrique subsaharienne ont diminué ces dernières années, principalement en raison d’une réduction de l’aide au développement pour la santé. Dans un tel contexte, l’ambition de l’ONUSIDA d’éradiquer le virus à l’horizon 2030 est-elle réaliste ? En 2014, le programme déclinait son plan d’intervention à travers sa formule « 90-90-90 » comme suit :
- À l’horizon 2020, 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique.
- À l’horizon 2020, 90 % de toutes les personnes infectées par le VIH dépistées reçoivent un traitement antirétroviral durable.
- À l’horizon 2020, 90 % des personnes recevant un traitement antirétroviral ont une charge virale durablement supprimée.
L’augmentation de la population africaine subsaharienne, conjuguée à une incidence toujours élevée de nouvelles infections au VIH et à une espérance de vie accrue chez les personnes vivant avec le VIH pourraient conduire l’ONUSIDA à revoir ses ambitions à la baisse concernant 2030…
Crédit photos : DR (Photo d’illustration)
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