Ce matin à 10h34, Sébastien Simon (Arkéa Paprec) a franchi en tête la ligne d’arrivée de la Bermudes 1000 race après 7 jours 17 heures et 34 minutes de course. Sous les yeux de ses partenaires et de son team venus l’accueillir à Brest, Sébastien Simon a remporté sa toute première course en solitaire en IMOCA.
En tête de la flotte des 17 IMOCA quelques heures après le départ de Dounarnenez jeudi dernier, Sébastien Simon a réussi à garder sa place de leader jusqu’à l’arrivée malgré les assauts de ses concurrents.
« C’était une course étonnante » explique le skipper d’ARKÉA PAPREC. « Parfois cela partait par devant et j’arrivais à y aller. J’avais les clés du bateau et j’avançais quasiment aussi vite que les autres concurrents voire même plus vite. D’autre fois, cela revenait par derrière dans les phases de transition. J’avais l’impression que les autres ne s’arrêtaient jamais alors que moi cela faisait 2 heures que je n’avançais plus ! J’ai cru qu’ils reviendraient encore cette nuit et finalement j’ai réussi à repartir. C’est le jeu de la régate, c’est aussi pour cela que c’est chouette ce genre de course. Ce n’est jamais fini finalement ! »
C’est une superbe performance pour le skipper qui a découvert son monocoque de 18,28 mètres il y a quelques mois seulement. « Je suis plutôt surpris de gagner mais c’est chouette ! Cela fait seulement depuis le 5 février que je navigue en IMOCA. J’ai fait deux transats avec le bateau et je me suis beaucoup entraîné avec Vincent pour sa Route du Rhum. C’était bénéfique mais je ne m’attendais pas à arriver à cette position !
Tout n’était pas parfait mais je suis content de mes trajectoires. J’ai quand même fait quelques vracs et j’y ai laissé beaucoup d’énergie. J’ai eu aussi des moments un peu difficiles. C’est en tout cas une super expérience.
Je me suis senti à l’aise sur le bateau, je n’avais pas peur de faire des manœuvres et d’être un peu ambitieux. »
Vainqueur de la Solitaire Urgo le Figaro 2018, Sébastien Simon découvre les IMOCA et ce que ces machines nécessitent comme engagement :
« Mon expérience en Figaro aide forcément car une course de 7 jours, c’est quasiment comme une solitaire du Figaro. On dort et on vit quasiment au même rythme. Et si mes trajectoires étaient ce qu’elles étaient, c’est aussi grâce à cette expérience. En monotype, stratégiquement, on se tire tous la bourre pour gagner quelques mètres !
L’IMOCA, c’est un sport prototype où chaque bateau a ses forces, ses faiblesses. C’est une autre dimension que le Figaro. Au niveau physique par exemple, c’est énorme. Il faut puiser dans les ressources pour faire une manœuvre. Le moindre vrac, c’est la punition ! J’y ai laissé quelques plumes !
C’est aussi un sport mécanique. Quand on est à pleine vitesse au reaching comme ce que nous avons rencontré pour aller aux Açores, on se demande si le bateau ne va pas se démantibuler. Finalement il faut tenir et c’est le premier qui lâchera qui perdra… »
Le skipper va maintenant s’investir totalement dans la construction de son nouveau bateau qui sera mis à l’eau cet été.
« Toute l’équipe est présente aujourd’hui et ça me fait vraiment chaud au cœur ! Ils sont très nombreux à travailler à l’atelier et très investis dans la construction du nouvel ARKÉA PAPREC. J’ai vraiment hâte de l’avoir et je pense que quand nous le mettrons à l’eau ce sera dans un objectif de performance. Je pourrais commencer les entraînements avec le Vendée Globe en ligne de mire. »
LE PODIUM DE LA BERMUDES 1000 RACE DOUARNENEZ-BREST
- ARKEA PAPREC / Sébastien Simon
- MAITRE COQ / Yannick Bestaven
- PRYSMIAN GROUP / Giancarlo Pedote
Crédit photo : DR
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