En ces premiers beaux jours, où les travaux de jardinage sont d’usage, le nombre de dépôts de déchets verts augmente sensiblement en forêt. Contrairement aux idées reçues, jeter ses déchets verts dans un milieu naturel est strictement interdit et passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 1 500 € comme le rappelle l’ONF, l’Office nationale des forêts, cela dégrade les sols forestiers et contribue à la prolifération de plantes invasives, nocives pour l’environnement…
Des déchets organiques non forestiers en forêt ?
Au printemps et en été, des petits tas de déchets verts, mais aussi parfois des volumes plus conséquents sont régulièrement déposés, le long des routes ou dans les zones plus reculées de la forêt. Inspirés de bonnes intentions, ou par fainéantise de passer à la déchetterie, les particuliers pensent qu’en les jetant dans un milieu naturel, leur décomposition permettra d’enrichir le sol. Et pour les gros volumes, ce sont principalement les professionnels qui souhaitent ainsi s’exonérer des frais de déchetterie. Or, bien que déposer ses résidus végétaux dans la forêt puisse sembler inoffensif pour la faune et la flore, ce geste dégrade les sols forestiers. En effet, ces déchets organiques sont formés de résidus issus de l’entretien des espaces verts, des zones récréatives, des jardins privés, des serres, etc. On y retrouve généralement l’herbe issue de la tonte de pelouse, les feuilles mortes, les résidus d’élagage, de taille de haies et arbustes, de débroussaillages.
Asphyxie des sols et plantes invasives
Les feuilles de jardins proviennent souvent d’essences ornementales que les micro-organismes présents en forêt mettent beaucoup de temps à transformer en humus. De plus, les grandes épaisseurs d’aiguilles, d’herbes issues de tonte, de feuilles (forestières ou non), dues à l’addition des petits dépôts asphyxient localement le sol. Dans certains cas, même si la « transformation » fonctionne bien, l’enrichissement du sol produit par les dépôts entraîne des modifications de la flore et de la faune. Celle-ci peut attirer une faune « opportuniste » (sangliers), mais aussi favoriser le développement de plantes invasives (renouée du Japon par exemple), qui profitent du dérèglement de l’écosystème forestier.
Il est possible de déposer les déchets verts en déchetterie, à moins qu’une collecte sélective organisée par la commune existe, ou de les utiliser en paillage ou en compost individuel. Il est interdit de brûler à l’air libre ses déchets verts, comme l’ensemble de ses déchets ménagers.
Il existe 3 grands types de valorisation des déchets verts :
• Valorisation organique. Cela comprend la valorisation par compostage, qui est un procédé de transformation de matière. Le résultat du compostage, qui est le compost, permet d’amender les sols en améliorant leur structure et leur fertilité.
• Valorisation énergie par production de biogaz. Cela est rendu possible par la méthanisation, procédé de décomposition de la matière organique qui est régi par les micro-organismes en l’absence d’oxygène. Ces dernières sont ensuite expédiées dans une unité de production de biogaz. Après décomposition, les déchets organiques servent à produire du fertilisant agricole et du biogaz servant à produire de l’électricité ou de la chaleur.
• Valorisation énergie par le bois. Ce type de valorisation, qui est d’ailleurs la première source d’énergie renouvelable consommée en France, en Europe et dans le monde, va servir entre autres à : produire de la chaleur (principale voie de valorisation bois énergie) et produire de l’électricité et des biocarburants.
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