En Bretagne, les deux quotidiens que sont Ouest-France et Le Télégramme mènent de longue date une guerre d’influence médiatique sur la population. Dans le reste de la France, d’autres journaux prennent le relais. C’est le cas du journal Le Parisien, en Île-de-France. Dernier exemple en date avec un article du 9 mai 2019, signé Antoine Guitteny, à propos des commémorations du 8 mai.
Intitulé « Argenteuil : la commémoration du 8 mai fait polémique », l’article qualifie de « bourde » le fait qu’un des membres du conseil municipal des jeunes ait lu un texte faisant l’apologie de la Résistance durant la cérémonie de commémoration de la victoire du 8 mai 1945. La raison ? Ce texte a été écrit – oh horreur – par un ancien membre de l’UMP et du Front national, « publiant fréquemment sur les sites de la fachosphère » (sans les citer of course).
Pour le journaliste – qui rejoint de concert « un militant socialiste » cité dans l’article – c’est inconcevable. On vous laisse découvrir le « crime » de Gérard Brazon, ci-dessous :
Résistance !
La fête battait son plein et l’insouciance régnait.
Un monde défilait. D’autres se défilaient.
Le pacifisme en réponse aux nazis.
L’inconscience oublieuse face aux fusils.
Ici, les chants et la fête ! Ailleurs, les chars.
Bientôt dans l’insouciance, il sera trop tard.
Bientôt, un monde allait s’effondrer dans le sang.
La folie des hommes. Un nouvel affrontement.
L’incompétent fuit ses responsabilités.
Sur les routes, les soldats, les civils fuyaient.
Comme le courage, l’audace et le désespoir.
L’insouciance se payait par ces heures noires.
Mais des voix, des hommes s’élèvent : Résistance !
Des hommes et des femmes franchissent la mer.
Et un général proclame l’éternelle France.
Unissant, regroupant les forces volontaires.
Ils n’étaient pas tous là. Et certains s’égaraient.
Dans l’Internationale et non dans la Patrie !
D’autres, dans un autre monde, collaboraient.
Notre France se déchirait à l’infini.
Mais un général proclame l’éternelle France.
Unissant, regroupant des forces volontaires.
Des hommes, des femmes rejoignent l’Angleterre
Car la voix de la France crie : Résistance !
Ils n’étaient pas tous là, mais ils étaient nombreux.
Combattants pour l’honneur d’une France vaincue.
Sur mer, sur terre. En résistants courageux.
Soldats de l’ombre redressant l’honneur perdu.
Vous vous êtes bien battus. Vous avez résisté.
La France vous doit tant, soldats. La liberté !
Aujourd’hui, faisons face à l’adversité.
2019, résistons ! Pour notre liberté.
Ainsi donc pour Antoine Guitteny, mais aussi pour le maire d’Argenteuil qui voit dans la lecture de ce texte « une erreur de jeunesse » de celui qui l’a sélectionné, il y aurait donc l’apologie de la Résistance tolérée, et l’apologie de la Résistance interdite. Ces deux-là devraient lire Les vérités cachées de la Seconde Guerre mondiale de Dominique Lormier, publié aux éditions du Rocher. Ils y découvriraient alors que la lecture d’une ode à la Résistance par un homme de droite, n’a rien, absolument rien, de choquant, bien au contraire….
Au-delà des faits historiques – l’apport important de la droite et de l’extrême droite française dans la Résistance – c’est la malhonnêteté médiatique et politique qui est à souligner dans cette histoire. On peut en effet aisément imaginer l’article dithyrambique qu’il y aurait eu si des « jeunes » d’une classe « défavorisée » d’Argenteuil avaient rédigé le même poème.
Mais la conclusion ira à Gérard Brazon lui-même :
Ce qui est choquant tout de même, c’est qu’un militant socialiste, en 2019, s’étonne que le patriote que je suis rende hommage à des résistants qui ont pris les armes en dépit de la volonté affichée des radicaux-socialistes, des membre du Front populaire en 1940, et qui se sont montrés complices de Pétain en plus d’avoir été des adeptes de la collaboration ! Je remercie ces enfants d’Argenteuil d’avoir choisi ce texte qui est un hommage respectueux à la Résistance et que des petits esprits socialistes ont voulu salir !
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2019, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – V